Mercredi soir, la
commission nationale d'investiture des Républicains a décidé d’évincer Nadine
Morano de la tête de liste en Meurthe-et-Moselle pour les élections régionales.
Elle pourrait même se voir prochainement retirer son poste de secrétaire
départemental.
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Mercredi soir, la
commission nationale d’investiture des Républicains a décidé d’évincer Nadine
Morano de la tête de liste en Meurthe-et-Moselle pour les élections régionales.
Elle pourrait même se voir prochainement retirer son poste de secrétaire
départemental.
La députée européenne a, en effet, refusé d’écrire la lettre
d’excuse qui lui était demandée après ses propos sur France 2.
Nicolas Sarkozy hésitait beaucoup, ne sachant sur quel pied danser, dans la
crainte de réactions au sein même de son parti.
Philippe Richert,* chef de file
LR pour les régionales en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, n’avait-il pas
exercé la veille ce que d’aucuns appelleront une clause de conscience, d’autres
un chantage, en prévenant que toutes les têtes de liste départementales
démissionneraient si jamais l’investiture de Nadine Morano était
confirmée ?
Mais un certain nombre d’adhérents n’approuveraient-ils pas le
point de vue de l’eurodéputée ? Un sacré dilemme !
Seulement,
voilà : la base se rebiffe !
Et que Manuel Valls en remette une
couche en se félicitant des sanctions enclenchées par
Les Républicains ne
l’apaise guère.
« Mes électeurs m’en parlent tous les jours »,
assure un député du Var, cité par Le Figaro.fr du 7 octobre : « Ils
me demandent ce que Morano a fait de mal en disant, comme de Gaulle, que la
France est un pays de race blanche, et franchement, je ne sais pas quoi leur
répondre. »
Bref, même s’ils regrettent la maladresse de la
formulation, beaucoup d’électeurs de ce parti partagent le point de vue exprimé
par Nadine Morano. Comme l’a déclaré Philippe de Villiers, interrogé jeudi sur BFM,
« on voit bien ce qu’elle a voulu dire », rappelant que nos
ancêtres étaient des Gaulois :
« Aujourd’hui, la France n’est pas
un pays de race blanche, elle est multi-ethnique, mais elle est
uni-culturelle. »
Nicolas Sarkozy aurait été bien inspiré de se livrer
à une telle explication de texte plutôt que de tomber dans le piège tendu par
les médias et les chantres de la bien-pensance.
Selon le même Figaro,
Nicolas Sarkozy aurait confessé : « Chacun me connaît, je ne suis
pas adepte de la pensée unique. Mais il ne faut pas remplacer la pensée unique par
la pensée fausse. Et quand je dis “pensée”… »
Ne resterait-il donc que
sa propre pensée pour être valide ? Ne vient-il pas lui-même de céder à la
normalisation de l’esprit ?
Quel peut être son
véritable calcul ?
Il donne la réponse : obtenir des voix de gauche
au second tour des régionales si le PR se trouve opposé dans un duel au FN.
La
faute de Nadine Morano serait d’autant moins pardonnable à ses yeux qu’elle
« risque de dissuader des électeurs de gauche » de voter pour les
Républicains dans ce cas de figure.
Tiens donc ! Il aurait des
arrière-pensées électorales ?
Décidément, c’est une habitude. On se
souvient qu’en 2007, il avait cherché à siphonner les voix du Front national –
avec quelque succès – et qu’il avait récidivé au second tour des
présidentielles de 2012 – en vain, cette fois.
Nicolas Sarkozy
est en campagne.
Pour les régionales d’abord.
Pour les présidentielles ensuite.
Il voudrait réunir le maximum d’électeurs sur sa droite et sur sa gauche, au
prix de la crédibilité de ses convictions.
Il oublie, en la circonstance, qu’un
grand nombre des adhérents et sympathisants de son parti envisageraient
volontiers des accords avec le Front national.
Mais ne doutons pas qu’il fera
de nouveau appel aux électeurs de Marine Le Pen en cas de besoin.
L’opportunisme a
ses limites. Quand on a le cul entre deux chaises, on risque fort de tomber et de se retrouver Gros-Jean comme devant.
Jean-Michel Léost via Bld Voltaire
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