En Paca, des élus FN réclament la «démission» de
Florian Philippot
Dominique
ALBERTINI 10 juillet 2015
Un
vice-président du groupe FN au conseil régional a été suspendu après avoir
appelé le numéro deux du parti à rendre ses fonctions.
Il se présente comme «le plus fidèle lieutenant de Jean-Marie Le Pen en
Paca depuis trente ans». Premier vice-président du groupe FN au conseil
régional, dont le «Vieux» est président, Jean-Louis Bouguereau a été
suspendu du parti ce vendredi, et sera convoqué en commission de discipline.
Dans un communiqué publié le matin même, l'élu réclamait la démission
de Florian Philippot .
La raison : « Ses actes commis à l’encontre du président d’honneur
du Front national ».
Jean-Louis Bouguereau attribue au vice-président du FN
des «fautes politiques et juridiques de nature à compromettre l’unité du
parti».
En cause : l’offensive de la direction frontiste contre le vieux président
d’honneur, récemment interrompue par deux décisions de
justice en faveur de Jean-Marie Le Pen.
Jean-Marie Le Pen s’est vu rétabli dans ses droits par la justice, explique Jean-Louis
Bouguereau, joint par Libération. Or, Florian Philippot était à
l’origine de cette crise.
Dans n’importe quelle organisation démocratique, un homme qui commet de
telles erreurs présente sa démission.
C’est la seule solution pour rassembler tous les militants qui, notamment
en Paca, sont très divisés au sujet de ce conflit.
Jean-Louis Bouguereau assure
avoir le soutien d’une «large majorité» des vingt élus frontistes au
conseil régional de Paca (Provence-Alpes-Côte-d’Azur).
Ainsi que de la base militante locale
« Les militants de Paca sont attachés sentimentalement à Jean-Marie Le Pen depuis de nombreuses années. Même les nouveaux venus ont une admiration sans borne pour lui ».
« Les militants de Paca sont attachés sentimentalement à Jean-Marie Le Pen depuis de nombreuses années. Même les nouveaux venus ont une admiration sans borne pour lui ».
Et de promettre que d’autres élus de Paca, municipaux et départementaux,
pourraient bientôt faire connaître leur soutien au président d'honneur du FN.
Cette fronde est-elle due à des frustrations après la distribution des
investitures pour les prochaines régionales ?
« Un certain nombre d'élus savent très bien qu'ils sont en fin de course,
qu'ils n'ont pas faire leur job », explique un cadre local du parti.
C’est un argument dérisoire, proteste Jean-Louis Bouguereau.
Ceux qui l’utilisent ne se rendent pas bien compte de la réalité de la
situation, ils vivent sur un petit nuage rose.
En Paca,il y a le feu aux poudres.
Et si l’intéressé ne sera pas candidat en décembre prochain, il dit en
avoir fait lui-même la demande en raison de ses 71 ans.
Il assure enfin avoir publié ce communiqué de sa propre initiative, et non
à la demande de Jean-Marie Le Pen qu'il n'aurait d'ailleurs « pas encore
prévenu ».
Un autre conseiller régional FN de Paca,
Laurent Comas, a été suspendu ce
vendredi.
Florian Philippot est un vaudou dans une secte qui endoctrine et
intoxique Marion Marechal Le Pen, Stephane Ravier et les instances du parti,
avait-il déclaré au journal La Provence.
Il est très dangereux.
Il mène le FN dans une voie mortifère. J’ai le sentiment de ne plus être au FN
Monsieur Bouguereau devrait se rappeler comment fonctionne le FN, ce n’est
pas l’armée mexicaine ici, condamne Frédéric Boccaletti, secrétaire départemental du FN dans le Var.
Lui aussi conseiller régional, il s’est récemment vu retirer son titre de
secrétaire général du groupe par Jean-Marie Le Pen.
Ceux qui soutiennent
cet appel doivent être les mêmes personnes qui s’épanchent sur Facebook contre
Marine Le Pen, poursuit-il.
C’est très décevant, mais ce n’est qu’un épiphénomène. Jean-Louis
Bouguereau ferait mieux de taper sur le PS plutôt que sur Florian Philippot.
De toute façon, il ne reste plus qu’une session plénière avant les
élections Pour Stéphane Ravier, sénateur FN et maire du 7è secteur de Marseille, « ce
sont les derniers soubresauts des supporters de Jean-Marie Le Pen ».
Si son ampleur exacte reste à préciser, cette fronde pourrait gêner la
campagne de Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste en PACA pour les prochaines
régionales. C'est une tempête dans un verre d'eau, tempère-t-on dans
l'équipe de la candidate.
Avec les victoires en justice de Le Pen, certains se sentent pousser des
ailes et tentent de mettre une petite pression sur Marion.
Ce n'est pas de nature à fluidifier les rapports entre les amis de
Jean-Marie Le Pen et elle.
La députée doit par ailleurs faire face aux remous provoqués par la désignation de l’ex-UMP Olivier Bettati comme tête de liste dans les Alpes-Maritimes.
Une « ouverture » qui vise à compliquer la tâche de Christian Estrosi, mais
que conteste une partie des militants frontistes.
Dominique ALBERTINI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire