L’audiovisuel public doit correspondre à la France telle qu’elle est imaginée en haut lieu : multiculturelle, concurrentielle à l’excès, discriminante.
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Julien Lepers a été l’animateur du jeu télévisé
culturel « Questions pour un champion » durant 28 ans.
L' émission a
fait partie du quotidien de nombreux Français. Habitué du zapping de Canal+
pour ses nombreuses bourdes,
Julien Lepers était apprécié pour sa jovialité et
fut, par ailleurs, longtemps le chouchou des maisons de retraite françaises.
L’émission, un peu vieillotte dans la forme, était aussi appréciée par la jeune
génération qui y trouvait matière à plaisanter et, parfois, à réfléchir.
L' animateur
était un de ces monuments du service public, au même titre que Michel
Drucker ; lequel n’a pourtant encore jamais été menacé de la sorte.
Ses états de service n’ont pas été jugés suffisants
pour lui offrir une fin digne.
Pensez-vous, vingt-huit ans de bons et loyaux
services à l’heure des contrats de six mois…
Jeté sans ménagement des
programmes de France 3, Julien Lepers a servi d’exemple.
Le monde de
demain se fera sans Julien Lepers, nous a-t-on dit en substance. Revenant sur
les conditions de son éviction, l’animateur a déclaré :
« Quel
crime ai-je commis pour mériter ça ? […] Je n’ai même pas eu le temps de
dire au revoir à mes équipes et à mon public.
Le face-à-face avec Dana Hastier
a été terrible [directrice exécutive de France 3]. Elle m’a
dit :
“Les gens ne vous aiment pas.” Je n’y crois pas, c’est bidon, il n’y
a aucune justification. »
Tel un personnage de roman de Michel Houellebecq,
Julien Lepers a affronté la dureté d’un monde en « perpétuel
mouvement », un monde cruel et arbitraire. Comme le disait Jacques Attali,
quand il était plus jeune, les « vieux » sont bons pour l’hospice.
Charges inutiles pour la jeunesse, ils ne doivent en aucun cas être respectés.
Plus vite, toujours plus vite. Une folle fuite en avant. Les impotents, les ringards,
les mal-pensants et les figures du passé seront tous sacrifiés sur l’autel du
jeunisme et du multiculturalisme.
Julien Lepers, visage pâle âgé de
soixante-six printemps, devait être exécuté sommairement.
Sa fin sonne comme un
avertissement : la société française ne peut plus se permettre de
supporter un passé honni. Y compris un passé anecdotique.
Tant pis pour les
nombreux téléspectateurs qui lui étaient fidèles, ils ne prendront pas part au
futur.
Les ordres venaient d’en haut. Delphine Ernotte,
récemment nommée présidente du groupe France Télévisions, déclarait le
23 septembre 2015 :
« On a une télévision d’hommes blancs de plus
de 50 ans. Et ça, il va falloir que ça change ! »
Sa volonté
politique a été suivie à la lettre par ses sous-officiers. Ne blâmons pas la
seule Delphine Ernotte, simple exécutante des basses œuvres gouvernementales.
Elle tient ses consignes de Fleur Pellerin, Christiane Taubira, Najat
Vallaud-Belkacem et Manuel Valls, qui appliquent méthodiquement les solutions
préconisées par le think tank (sic) Terra Nova.
Une nouvelle fois, la politique dite de
discrimination positive aura fait l’éclatante démonstration de sa perversité
intrinsèque.
Toute discrimination s’opère au détriment de quelqu’un. Au-delà de
Julien Lepers, trois catégories sont visées, car ontologiquement coupables du malheur
du monde selon les « bourdieusiens » qui nous gouvernent : les
hommes, les « Blancs » et les vieux.
L’audiovisuel public doit correspondre à la France
telle qu’elle est imaginée en haut lieu : multiculturelle, concurrentielle
à l’excès, discriminante.
Une France transformée de force par une néo-« affirmative
action » inspirée des États-Unis, postmoderne et post-historique.
Le
marxisme culturel, bras armé du mondialisme, tire ses dernières cartouches.
Ses
thuriféraires se radicalisent, conscients que leur utopie se heurte violemment
au mur des réalités.
Gabriel Robin via Bld Voltaire
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