Robert Ménard Maire de Béziers
Ancien Journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et
de Boulevard Voltaire.
Deux députés socialistes ont annoncé leur intention de saisir le président de la République pour demander votre révocation. Votre réaction ?
Je les trouve un peu mous en ce moment.
S’ils veulent être dignes des « grands ancêtres », Fouquier-Tinville,
l’homme de la Terreur de 1793 ou Beria, le ministre de l’Intérieur de Staline,
ils devraient demander qu’on me déchoie de mes droits civiques, qu’on m’envoie
en rééducation dans un camp aux îles Kerguelen.
A minima, mon
arrestation par le RAID. Juste ma révocation, c’est léger.
Il semble que ce manque de vigueur
entraîne une faible mobilisation.
Seulement 3.000 signatures à leur pétition. Alors que la vidéo qu’ils me reprochent a été vue, elle, tous hébergeurs confondus, par plus de 500.000 personnes !
Seulement 3.000 signatures à leur pétition. Alors que la vidéo qu’ils me reprochent a été vue, elle, tous hébergeurs confondus, par plus de 500.000 personnes !
Bref : peut mieux faire.
Cela étant, de quoi m’accusent-ils ?
D’être dans l’illégalité ? Balivernes !
Un maire a parfaitement le
droit d’aller avec la police municipale dans un immeuble et de dire à des
squatteurs sa façon de penser.
Sur ce point comme dans tant d’autres affaires,
on assiste à une inversion radicale des faits et de leur présentation. Est-il
normal que des gens entrés en France illégalement, entrés dans des appartements
illégalement, bénéficiant illégalement de l’eau et de l’électricité, voient
cette situation légalisée ou en cours de légalisation par le président de
l’OPHLM, par ailleurs président de la communauté d’agglomération, et par
l’État ?
Ce n’est pas la première fois que l’on
réclame pareille sanction à votre égard.
Et sans doute pas la dernière.
Pour une
raison très simple :
Ces députés socialistes, inconnus du grand public national, se payent grâce à moi un peu de notoriété.
Ces députés socialistes, inconnus du grand public national, se payent grâce à moi un peu de notoriété.
Ils sont parmi les
premiers à m’accuser de vouloir faire le buzz, mais ils en veulent leur part.
Cela étant, leur démarche obéit à un autre
but que celui de faire parler d’eux.
Ils veulent criminaliser mon action, comme
d’ailleurs celle de tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
Ils savent que leur
demande de révocation sera vaine, cet
te fois comme les précédentes. Mais, ce
faisant, ils déplacent le débat.
Pour faire simple : avec
eux, toute opinion non conforme n’est plus une opinion mais un délit.
Derrière leurs masques d’élus en
costume-cravate, il ne faut pas se tromper : ces gens ne sont ni des
démocrates ni des républicains.
Ils veulent faire peur à toute vraie opposition.
L’avis de la majorité du peuple, ils s’en fichent !
Ce sont des hommes de
guerre civile.
Par ailleurs, Télérama et d’autres
s’insurgent contre le fait que vous soyez invité sur des plateaux de
télé : vous en êtes choqué ?
Je le prends comme un hommage. C’est
qu’ils me jugent pas trop mauvais et que ça les dérange. Après, choqué… Ils
sont tellement prévisibles.
Ils se ressemblent tellement, tous, avec leurs
préjugés qui nourrissent leur mépris.
Demander une telle interdiction, c’est
une défaite de la pensée.
Le ministre de l’Intérieur Bernard
Cazeneuve vous a personnellement attaqué hier au Sénat. Toujours à propos de la
vidéo de votre visite aux réfugiés syriens, il a parlé de « comportement
abject ». Une réponse ?
Cette attaque confirme tout ce que je
viens de vous dire. Bernard Cazeneuve, impuissant notoire pour ce qui est des
actes contre la délinquance, condamne verbalement un élu qui lui reproche de ne
pas faire son travail de ministre de l’Intérieur.
Il a de la chance, beaucoup
de chance, que les Français ignorent à quel point l’État est démissionnaire
face à la délinquance.
Le journal municipal aura l’occasion, bientôt, de mettre
M. Cazeneuve face à ses responsabilités pour ce qui est de Béziers.
Quant
on connaît la réalité et qu’on voit le ministre parader sous les ors du Sénat,
on pourrait à bon droit être partagé entre la colère et le dégoût.
Pour ma
part, cela me fixe le devoir de ne pas changer de cap.
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