Avant-hier mardi, trois petits crétins
mosellans âgés de 12, 14 et 15 ans ont été interpellés par la police.
Confessant des « motivations gothiques », ils ont avoué être
coupables des dégradations commises dans le cimetière de Labry, en
Meurthe-et-Moselle. « 35 ornements funéraires, principalement des
crucifix et des plaques, ont été déplacés », dont quatre ont été
brisés, a dit le procureur du coin.
Nous voilà donc dans un temps où des
adolescents désœuvrés, la cervelle embrumée par la chaleur estivale et la mode
des vampires et autres zombies, ne trouvent rien d’autre pour occuper leurs
vacances que d’aller vandaliser des cimetières.
Et surtout rien d’autre pour se
donner des frétillements dans le caleçon que de flirter avec le satanisme.
Pauvres gosses !
Et nous voilà donc aussi dans un temps où
les politiques, plus prompts à dégainer leur portable que John Wayne à sortir
son flingue dans 100 dollars pour un shérif, se précipitent pour tweeter
leur verdict avant même que la police n’ait bouclé son PV.
Car Manuel Valls, Premier ministre, a
d’emblée sorti l’artillerie lourde.
Réagir ne suffit plus, il faut sur-réagir :
quand vous ronge en permanence la crainte de rater le train de l’actualité, on
se met à courir devant.
« Indignation face à la profanation
de tombes chrétiennes en Meurthe-et-Moselle. Ces actes devront être sanctionnés
durement », « Ces actes inacceptables
appellent une réponse pénale ferme.
Les enquêtes devront permettre d’en
poursuivre les coupables », a tapoté notre tout-bouillant, imaginant
sans doute des hordes d’islamistes tapis l’arme à la main dans les allées de
nos cimetières.
À noter qu’il a été doublé par Christiane Taubira, plus
délirante encore dans le propos, qui tweetait (elle aussi !) hier qu’il
faut « condamner sans réserve ces actes inqualifiables et repérer pour
l’assécher la source de cette hystérie intolérante ».
Il est vrai
qu’en matière d’hystérie et d’intolérance, notre garde des Sceaux en connaît un
rayon.
Au fond, Manuel Valls, Christiane Taubira
et les gamins crétins souffrent du même mal : perte de repères, absence de
réflexion, précipitation, obsession de la médiatisation.
Faire parler de soi,
pour n’importe quoi et n’importe comment.
Qu’importe la vérité, il faut se
montrer pour exister.
Dégradation, profanation… Manuel Valls ne
fait sans doute pas la différence. L’inflation verbale et les coups de menton
font aujourd’hui la politique de son gouvernement.
On peut mentir, raconter
n’importe quoi. Comme Jack Lang dans l’interview sur ParisMatch.com
Revenant sur l’ère Mitterrand, Catherine Schwaab suggère qu’alors « en
France, les communautés étaient moins fracturées, il n’y avait pas eu d’attaque
contre Charlie Hebdo… »
Réponse de Lang : « Il y avait eu
le massacre chez Goldenberg, la profanation du cimetière juif de
Carpentras… »
C’est ce que j’ose appeler un procédé
dégueulasse, soit l’amalgame entre un attentat à la bombe qui fit 6 morts et 22
blessés et un acte de vandalisme perpétré par des enfants de la bourgeoisie
locale mais dont une manipulation d’État rendit alors le Front national
coupable.
Au point que la France défila, chef de l’État en tête, derrière
l’effigie de Le Pen empalé !
Vingt-cinq ans après, de Lang à Valls, le
Parti socialiste n’a toujours pas retenu la leçon.
On continue de mentir,
d’agiter les foules et les peurs pour servir les magouilles politiciennes en
prévision des scrutins qui approchent.
Minable autant que dangereux.
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