Agriculture : stupidité des décideurs et suicide des nourriciers
Toute règle a pour limite sa propre finalité.
Ce sont les plus grands juristes qui le martèlent depuis des siècles (ainsi l’axiome summum jus summa injuria, in Cicéron, Traité des devoirs ; ou les travaux de l’immense Josserand, L’Esprit des droits).
Mais personne ne veut le savoir ; ni, a fortiori, se servir de ce principe fondamental pour résoudre l’énigme des sphinx bruxellois et genevois (OMC).
Il est vrai qu’il ne reste plus guère de juristes, remplacés désormais par des légistes obéissants.
Et chacun d’y aller de son avis, accoudé au comptoir, croyant savoir « qu’on n’a pas le droit, ou qu’on a le droit, de faire ceci ou cela ».
On utilise donc souvent le mot droit en toute ignorance de ce qu’est le Droit.
Ou, ce qui est loin d’être la même chose, la loi.
Cette distinction, Antigone la fit. Pas nous…
Personne ne songerait à soigner un cancer sans un cancérologue.
Mais en droit, chacun est expert, faisant du droit sans le savoir.
Comme M. Jourdain faisait de la prose.
Or, la terre de France saigne, et il est
impérieux et urgent de suturer sa blessure avant sa mort, exsangue.
Suturer c’est-à-dire :
– sanctionner la concurrence déloyale (en résistant à la loi injuste)
– invoquer les clauses de sauvegarde ( instinct de conservation qui légitime la défense).
– sanctionner la concurrence déloyale (en résistant à la loi injuste)
– invoquer les clauses de sauvegarde ( instinct de conservation qui légitime la défense).
Le tout sans oublier que tous les dix ans
environ, c’est l’équivalent d’un département agricole qui disparaît sous le
béton ou l’asphalte…
La France a toujours bénéficié de deux atouts
majeurs : sa position géographique centrale qu’elle ne sait pas utiliser
pour une grande économie des transports.
Et son agriculture (labourage et
pâturage ; et son image gastronomique).
Tout ceci est ruiné par l’incompétence
crasse, la lâcheté intellectuelle et l’odieux cynisme de sa classe politique
dominante. Depuis 25 ans.
Aujourd’hui, le bla-bla pseudo-technique, borné et
stérile de Le Foll
Et nos humbles et dignes nourriciers, eux, se suicident, en
silence, écrasés par un système inverti et aveugle.
Or, quand un système ne marche plus (c’est
le cas), il faut l’arrêter (ce n’est pas le cas).
À l’origine de ce drame terrible,
l’abandon de la politique agricole européenne, qui surveillait l’équilibre des
marchés totalement atypiques par leur nature que sont les marchés des produits
agricoles.
Et leur soumission absurde et destructrice à l’idéologie délétère du
mondialisme et de la « compétitivité ».
Alors, quelles solutions
énergiques et justes ?
1) Fermer la frontière française à toute
production agricole :
– de mauvaise qualité, ce qui suppose un rétablissement des contrôles de la sécurité, de l’origine et de la qualité des aliments ; et, donc, de redonner les moyens retirés aux service de l’État et aux associations de consommateurs par Sarkozy (DGCCRF, services vétérinaires, douanes) et non rétablis par Hollande ;
– produite déloyalement : subventions directes ou indirectes (non-application des règles de qualité et de traçabilité, de protection de l’environnement, dumping social par emploi de travailleurs migrants, y compris dans les transports).
– de mauvaise qualité, ce qui suppose un rétablissement des contrôles de la sécurité, de l’origine et de la qualité des aliments ; et, donc, de redonner les moyens retirés aux service de l’État et aux associations de consommateurs par Sarkozy (DGCCRF, services vétérinaires, douanes) et non rétablis par Hollande ;
– produite déloyalement : subventions directes ou indirectes (non-application des règles de qualité et de traçabilité, de protection de l’environnement, dumping social par emploi de travailleurs migrants, y compris dans les transports).
2) Si cela ne suffit pas, appliquer les
clauses de sauvegarde ;
car le principe de libre circulation a des limites
prévues par les textes eux-mêmes, lorsqu’une filière est en péril. Mais comme
il s’agit de mesures temporaires, il faudra réorganiser les marchés par
territoires nationaux (comme jadis les systèmes des calendriers de campagnes et
des quotas) (art. 36,169, 38 et s., 144 TFUE). D’ailleurs, le Traité européen
(TFUE prévoit la nécessité de la PAC (art. 38-4), pour « garantir
un niveau de vie équitable aux producteurs » (art. 39-1 b) ; des
marchés organisés (40), tenant compte des structures sociales et des disparités
du monde rural (art.39-2 a). Rien de ceci n’est fait correctement…
3) Enfin, le prochain gouvernement devra,
dès 2017 (ou avant, qui sait ?),
impulser un réseau de supermarchés
coopératifs paysans de proximité (il en existe déjà). Ce qui permettra de mieux
rémunérer la production, tout en améliorant les prix à la consommation, et en
réduisant le gaspillage et la pollution carbonés.
Car tuer l’agriculture, c’est non
seulement tuer des paysans, mais aussi tuer la France.
Henri Temple via Bld Voltaire
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