Macron chez les patrons, Marion chez les curés. Mais où va le monde,
franchement ?
Essayez de vous mettre, un instant seulement, à la place de ceux qui ne
pensent pas forcément comme sans doute la majorité des fidèles lecteurs de Boulevard Voltaire.
Eh bien, les nouvelles sont terriblement
déroutantes, aujourd’hui… Un instant seulement, vous dis-je.
Ainsi, avoir lu pieusement pendant 40 ans La Vie, Le Monde ou Le Nouvel Obs, comme d’autres lisent
leur bréviaire, avoir voté Mitterrand, Jospin, Chirac – parce que l’on ne
pouvait faire autrement -, Bayrou, Royal, Hollande, fait 2,1 enfants dont un
qui a fait Science Po, manifesté pour le PACS en 1999, contre Le Pen en 2002,
souhaité le mariage des prêtres, vilipendé Jean-Paul II lorsqu’il condamnait
l’avortement, applaudi Jean-Paul II lorsqu’il embrassait un sidaïque, adoré les
35 heures qui permirent de consacrer plus de temps à l’association de défense
des sans-papiers de son quartier.
Bref, avoir vécu toutes ces belles et
passionnantes choses pour finalement en arriver à ça.
À quoi ?
À l’effondrement des totems et tabous qui réglaient si
confortablement la vie bourgeoise et si délicieusement bohémienne que l’on
s’était arrangée avec patience durant ce demi-siècle.
Même l’Église, autrefois
réactionnaire, avait jeté sa soutane aux orties et allait devenir une sorte
d’ONG bien sympathique, accommodante et surtout tolérante.
Un demi-siècle
consacré, par ailleurs, à détruire les tabous et totems des générations
précédentes : notamment la patrie, le travail, la famille, ce tiercé qui –
placé dans le désordre – était naguère dans le programme de pratiquement tous
les partis, y compris au PCF !
Et ne voilà-t-il pas que, dans la même journée, un totem et un tabou
s’effondrent.

Un totem qui s’effondre :
Un ministre d’un gouvernement socialiste,
Emmanuel Macron, affirme tout de go devant une assemblée de patrons, ravis
comme pastoureaux à la crèche, que
« la gauche a cru
que la France pouvait aller mieux en travaillant moins, c’était des fausses
idées ».
Il y a de quoi s’étrangler au petit déjeuner en mangeant sa biscotte
tartinée de confiture au gingembre équitable. Heureusement, Claude Bartolone
s’est empressé de déclarer que Macron a eu « une fausse bonne
idée »sur ce sujet des 35 heures et « que chacun fasse
attention à ses propos ».
C’est tout de même rassurant de voir
qu’il y a encore des socialistes respectueux des dogmes.
Un tabou qui s’effondre :
Un prélat, Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon,
ose convier à une université catholique d’été l’incarnation même du mal :
Marion Maréchal-Le Pen.
Donner la parole à cette députée
qui appartient à une formation politique qui, d’abord, ne représente qu’un
tiers des électeurs.
Une députée qui a même manifesté contre le mariage
homosexuel ! C’est à laisser tomber sa biscotte dans son bol de thé (lui
aussi équitable).
Heureusement, là encore, que le porte-parole de la Conférence
de nos évêques de France, Mgr Ribadeau-Dumas, est venu remettre les choses en
place en déclarant dans La Croix à propos du FN qu’« un certain nombre de ses idées sont clairement en opposition avec
l’Évangile et avec la vision chrétienne de la société ».
Le FN, ce n’est pas
comme le PS, par exemple, qui, lui, défend ardemment une vision chrétienne de
la société, comme chacun sait.
Plus de tabous, plus de totems. Franchement, où va le monde ?
Georges
Michel via Bld Voltaire
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