Un journaliste a pris le TGV Bruxelles-Nice de 11 h 27 le lundi 24 août. Pour bagage : un sac à doc avec une kalachnikov factice dont le canon dépassait ostensiblement..
On se demandait ce qu’on allait bien
pouvoir faire des portiques de l’écotaxe, installés à grands frais et pas
encore désinstallés pour encore plus cher.
C’est trouvé : on va les mettre
dans les gares.
Merci donc à Ayoub El Khazzani qui, par
son attentat avorté, offre à notre sémillante ministre de l’Écologie, et
accessoirement des Transports, l’occasion de recycler un matériel payé à prix
d’or par le contribuable et abandonné par lâcheté politique.
Car Ségolène l’a dit sur i>Télé :
en réponse aux inquiétudes des Français, elle préconise l’installation de
portiques.
« On pourrait commencer par les trains qui franchissent les
frontières », avec un renforcement des « moyens humains,
militaires et policiers », dit la dame. Ben tiens. Renforce, ma belle.
D’accord, on va peut-être devoir bricoler un peu, tailler ici et rogner là.
Mais bon, si on peut recycler, hein…
Enfin, je ne sais pas, vous, mais moi, je suis
drôlement rassurée : depuis que j’ai lu le
papier de mon ami Jany Leroy, je sais que
ces gens-là s’occupent de nous. Eh bien : big mother is watching you
toujours et partout,
Allô Manuel au 3137, Ségolène et les portiques… Non,
franchement, y a plus de soucis à se faire.
C’est simple, d’ailleurs, un journaliste
belge a fait le test. Rassurant, comme vous allez le voir.
Son gouvernement et le nôtre ayant assuré une immédiate « intensification des mesures de sécurité dans le Thalys et les grandes lignes ferroviaires internationales » avec, pour commencer, « intensification des patrouilles dans les Thalys, mais aussi dans les gares »
Un journaliste de La Dernière Heure a donc pris le TGV Bruxelles-Nice de 11 h 27 le lundi 24 août. Pour bagage : un sac à doc avec une kalachnikov factice dont le canon dépassait ostensiblement.
Aucun contrôle au départ en gare de
Bruxelles.
Notre voyageur prend place voiture 6, se lève à plusieurs reprises,
laissant son sac sur le siège le temps d’aller aux toilettes, puis à la
voiture-bar. Personne ne réagit.
Il descend en gare de Lille-Europe, y croise
trois militaires du plan Vigipirate.
Ils ne bronchent pas, alors il va
carrément s’approcher de l’un d’eux pour demander son chemin.
Toujours rien.
Notre journaliste-terroriste enfile alors un gilet à capuche, met des lunettes
noires histoire d’avoir « vraiment l’air d’un mec suspect ».
Pas plus
de réactions. Il décide alors de prendre l’Eurostar, ce qui est en principe beaucoup
plus compliqué. On nous explique en effet abondamment, depuis vendredi dernier,
que les contrôles sont drastiques à l’embarquement puisqu’on quitte l’espace
Schengen pour le libertaire Royaume-Uni…
Néanmoins, bien qu’ayant soigné sa tenue
et portant toujours son arme dans le dos, notre bonhomme a embarqué sans aucun
problème : pas d’enregistrement, pas de portique de sécurité, pas de
contrôle des billets
Cela en gare de Lille-Europe, rappelons-le à monsieur
Pepy. Il a recommencé son manège dans l’Eurostar : abandon du sac sur le
fauteuil, visites furtives au bar et aux toilettes…
Et il est arrivé
tranquillement à Londres St. Pancras.
Sa réponse aux coups de menton de nos
politiques : « Nous sommes entrés dans un train comme on entre
dans un moulin 72 heures après un attentat déjoué. […] Quant aux contrôles
renforcés promis par le gouvernement, on imagine qu’ils sont restés bloqués en
gare. »
Bref, dit-il, « la sécurité commence dans le regard,
responsable et pas malsain, de chacun ».
Manifestement, ce n’est pas
gagné…
Marie Delarue via Bld Voltaire
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