Une prime pour les meilleur poseurs de PV dans la police
Les CRS qui verbaliseront le plus d’automobilistes toucheront une prime de
600 euros.

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Le Parisien, dans sa livraison de
vendredi dernier, nous apprend que les CRS qui verbaliseront le plus
d’automobilistes toucheront une prime de 600 euros
.
Plus exactement, un
concours est ouvert entre tous les agents de France des célèbres compagnies,
qui peuvent engranger des points en fonction du nombre de PV qu’ils dressent,
et se répartir les six cents deniers entre eux : sans surprise, ce sont
les excès de vitesse qui se taillent la part du lion dans ce funeste concours.
Vilains automobilistes.
Peut-être, en lisant ces lignes, ferez-vous, à votre tour, le même
raccourci mesquin et nauséabond que moi : « Mais quel est, en vérité,
le travail des CRS sous les ordres de ce gouvernement ? »
La sécurité
publique ou la chasse au bonus ?
Est-il bien raisonnable de les faire
jouer au « meilleur employé du mois », comme le dernier des serveurs
d’un « manger-vite » en contrat à durée déterminée, tandis que les
projets d’attentat succèdent aux vols d’explosifs, qui succèdent aux décapitations ?
L’État n’utilise-t-il pas ses compagnies républicaines de sécurité d’une
manière quelque peu négligente ? Car enfin, on n’a pas vu une telle
débauche d’énergie policière depuis les coups de matraque contre les lycéens
(« les hordes brunes ») et les retraités (« nostalgiques du
pire ») de la dérisoire Manif pour tous.
Et là, c’était gratos. Ironie du sort une nouvelle fois, c’est au même moment que sont sorties les
statistiques des feux de voiture du 14 Juillet.
Patriotisme mal compris ou
effet Aïd el-Fitr ? Je ne saurais dire, en tout cas l’augmentation des
« incivilités » est spectaculaire ; l’inertie apparente de la
police ne l’a pas moins été.
Mais là aussi, il faut dire que c’était gratos.
On se souviendra, pour l’anecdote, que ces robots de la République
pleurnichaient comme des demoiselles au moment de partager un peu avec les
militaires les conditions détestables de l’ingrate mission Sentinelle.
Alors
feu d’artifice d’arrêts maladie, augmentation immédiate, reprise du service –
la vie, quoi.
Quand il y a de l’argent, ça marche toujours mieux.
On l’aura finalement compris : il est bien plus facile et moins
dangereux de photographier des voitures qui roulent vite que d’arrêter ceux qui
mettent le feu aux voitures qui ne roulent pas.
Que voulez-vous, on a ses
priorités comme d’autres ont leurs pudeurs.
Nous avons vu, sur Internet, les
centaines de carcasses fumantes du 14 Juillet : où étaient-ils, nos
CRS ?
À chasser la prime au bout de leurs jumelles ?
Pendant ce temps-là, le char de l’État, lui, pétarade mollement et sans
grâce, en attendant la fin du réservoir…
Arnaud
Florac via Bld Voltaire
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