La peine de mort est à l’ordre du jour.
Ce n’est pas moi qui
l’ai dit, mais Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois.
La réponse de
Bruxelles ne s’est d’ailleurs pas fait attendre.
Pas question de revenir en
arrière ou bien alors la Hongrie devra quitter l’Union européenne et,
accessoirement, le Conseil de l’Europe.
Pour cette dernière organisation née au
lendemain de la Seconde Guerre mondiale et dont la vocation est de promouvoir
la démocratie et défendre les droits de l’homme, la peine de mort est une
question de principe. Notons au passage que l’« affreux »
Poutine y a mis fin en Russie alors que les « vertueux »
États-Unis continuent de l’appliquer… Allez comprendre !
La peine de mort est un de ces sujets dont il est quasiment
impossible de débattre dans la sérénité et, paradoxalement – c’est en tout cas
l’impression que j’en ai tirée à la lecture des nombreux forums qui traitent de
cette question sur le Net -, ce sont les abolitionnistes qui le plus souvent
polluent le débat par leur posture moralisatrice et un langage agressif.
Permettez-moi d’oser ici aborder la question sous l’angle strictement
rationnel.
La peine de mort pose trois problèmes : celui de la
récidive, celui de la dissuasion et celui de l’erreur judiciaire.
Commençons
par ce dernier.
L’abolition de la peine de mort remonte à une époque qui ne
connaissait pas les tests ADN, des tests qui ne sont pas fiables à 100 %
mais, tout de même, à 99,999 9 % (la marge d’erreur est de 1 sur 10
puissance 18).
On peut certes arguer des erreurs de manipulation, des
échantillons de mauvaise qualité ou des spécimens d’ADN intentionnellement
laissés pour tromper les enquêteurs, mais la question n’est pas là. Pour les
raisons que je viens d’énumérer, la certitude de culpabilité est inatteignable
de manière systématique. Mais au cas par cas, ce présupposé est faux.
C’est
tout l’objet du procès que d’y parvenir et, bien souvent, il y parvient.
Alors,
pourquoi s’interdire d’appliquer la peine de mort lorsqu’il y a certitude de
culpabilité ?
La récidive est intimement liée à la peine de substitution.
Lorsque l’abolition de la peine capitale fut votée (septembre 1981), la peine de substitution qui fut trouvée fut la prison à vie, en réalité une peine de 23 ans en moyenne avec une période de sûreté de 18 ans et un maximum de 30 ans.
En 2005, Patrick Gateau et Serge Mathey sont arrêtés et avouent le meurtre de Nelly Crémel.
Patrick Gateau, censé purger une peine de réclusion à perpétuité prononcée en octobre 1990 pour un assassinat perpétré en juin 1984 dans des circonstances semblables, a été remis en liberté conditionnelle en 2003.
Le juge qui a « osé remettre un monstre pareil en liberté conditionnelle » doit « payer » pour sa « faute », déclare le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy.
Cet exemple parmi beaucoup d’autres (Roberto Succo, Jean-Michel Jourdain, Pierre Bodein alias Pierrot le fou, etc.) prouve au moins une chose : l’absence de peine de mort tue aussi.
La peine de mort n’a pas d’effet dissuasif, nous dit-on.
C’est fort possible, mais comment le démontrer ? Certainement pas avec des
statistiques brutes qui font fi de la nature multifactorielle du crime.
En conclusion, le législateur a aboli la peine de mort au
motif du respect de la vie humaine mais il n’a pas eu le cran d’assumer une
peine de substitution compatible avec la sécurité des citoyens.
Quel avantage
en avons-nous retiré ?
Je n’en vois aucun, ou plutôt si, un seul : la
bonne conscience, une bonne conscience sur le dos des victimes des meurtriers
récidivistes.
Si vous me demandez mon avis, ma bonne conscience ne vaut pas le
prix d’une seule vie humaine
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