Il y a des signes qui ne trompent
pas.Combien d'élus, de cadres et de militants continueront
à quitter un
parti qui ne mérite pas la confiance des électeurs ?...

« MARINE N’A PAS L’ÉTOFFE D’UN CHEF
», SELON UN ANCIEN CADRE FN
Son positionnement sur les fauteuils de l’hémicycle du
Conseil régional de Lorraine, fin janvier, était déjà le signe d’une claire
prise de distance avec le groupe Front National. Jean-Luc Manoury, qui portait
les couleurs FN dans la région depuis dix ans, a claqué la porte de la maison
bleu marine avec grand fracas. Le voilà engagé aujourd’hui sous la bannière «
Debout la France » de Nicolas Dupont-Aignan.
Le Mussipontain ne mâche pas ses mots à l’encontre
d’un parti et de son chef de file, Marine Le Pen. Les ruptures brutales
s’inscrivent dans l’histoire de l’extrême-droite et celle-ci n’y fait pas
exception.
« Au FN, on est méprisés », estime Jean-Luc Manoury.
« Marine Le
Pen, bien sûr, continuera à faire des voix. Mais elle ne prendra jamais le
pouvoir en France. Elle n’en a pas l’étoffe. Je m’en suis aperçu avec les
manifestations de ‘’Je suis Charlie’’.
Elle n’était pas la bienvenue, d’accord, mais il faut
savoir s’imposer dans un cortège quand on prétend aux destinées de l’État.
Aujourd’hui, le FN n’a plus de chef, on ne sait plus qui gouverne…
Au moins, avec Jean-Marie Le Pen, il y avait un chef ».
Jean-Luc Manoury explique par ailleurs avoir scellé la
rupture autour d’un différend financier. « Une somme dérisoire de 455 € par
mois sur plusieurs mois, que j’avais placée sur un compte. L’argent servait à
engraisser ceux de Paris… Tu parles d’un parti politique ! Je réclamais depuis
longtemps une investiture sur Pont-à-Mousson où mes scores me rendaient cette
perspective légitime. Résultat, on m’a dit : ok, tu paies et on t’investit.
Au bout de dix ans d’efforts pour le Front National,
j’ai été évincé sur un simple coup de fil. Je leur ai dit d’aller se faire voir
».
« Des affaires internes à la fédération FN 54 »
À ce différend s’ajoute, selon lui, la posture de «
politique politicienne » adoptée par le FN autour de Vandières, officiellement
hostile ces derniers temps, « alors que le FN a toujours été pour la gare
d’interconnexion ».
Du côté de Dominique Bilde, députée européenne et de
Thierry Gourlot président du mouvement en Lorraine, le
son de cloche diffère un peu. « Paris lui a demandé de rembourser de l’argent
qu’il devait, il a refusé », dit la première, sobrement.
De son côté, le second
« refuse de rajouter de l’huile sur le feu ». « Je regrette le départ d’un
camarade politique pendant treize ans, mais chacun fait des choix dans la vie
», glisse Thierry Gourlot, renvoyant les explications, de manière implicite «
aux nombreuses affaires internes à la fédération de Meurthe-et-Moselle ». Il
ajoute : « Parfois, il est bon de traiter les hommes avec un minimum de doigté
».
Source : Antoine PETRY L'Est Républicain
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