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Affaire Adama Traoré : deux gendarmes étaient antillais
Ce qu’une source proche de l’enquête nous a confirmé de façon certaine, pourquoi les grands médias, qui bénéficient d’une capacité d’investigation bien plus importante que Boulevard Voltaire, n’en parlent-ils pas ? Pourquoi restent-ils si discrets sur cette information qui sonne « la fin de partie », pour reprendre une expression devenue célèbre, de cette vaste fumisterie ? Pourquoi les journalistes de BFM TV, par exemple, si pointilleux habituellement quant au fact-checking, n’apportent-ils aucune contradiction à Assa Traoré quand, s’exprimant sur l’arrestation de son « petit frère », elle évoque un « comportement déviant, raciste et violent » ?
Peut-elle l’ignorer ? Deux des gendarmes ayant participé à l’interpellation d’Adama Traoré – sur ordre d’un juge d’instruction souhaitant mettre fin aux agissements du gang des frères Traoré, ils n’ont pas joué au shérif dans la ville mais obéi à des ordres, faut-il le rappeler – sont d’origine antillaise. « Noirs », pour le dire autrement, puisque la religion antiraciste binaire nous impose désormais de classer tous les individus en fonction de leur couleur de peau. Selon l’avocat des deux gendarmes, Rodolphe Bosselut, s’exprimant sur CNews (l’un des rares médias osant évoquer la question), l’interpellation se serait passée en deux temps, constitutifs cependant d’une seule et même action : Adama Traoré aurait réussi à fuir une première fois puis aurait été rattrapé. Toujours selon l’avocat, les gendarmes « issus de la diversité », un mot qui n’a d’ailleurs aucun sens pour évoquer des Antillais, ne seraient pas concernés par la deuxième partie. Mais TOUS les gendarmes ont été cependant prudemment « mutés ».
Alors, on fait quoi, les gars ?
Ah, d’accord. On n’a qu’à dire qu’un Noir qui choisit d’être flic, en France, c’est un peu comme un Noir qui vote Trump aux États-Unis : il n’est « pas noir », selon les mots de Joe Biden. Parce que la couleur de peau, c’est sans doute comme la jeunesse, d’abord un état d’esprit ? Sa peau est donc sombre comme l’ébène, mais son cerveau ressemble au crâne de Boris Johnson : blond, lisse et rose.
Il est même pire que raciste, car c’est un renégat, un « traître », comme le scandaient certains à la manif, une sorte de Judas version subsaharienne.
Sur le plateau des « Grandes Gueules » de RMC, en ce vendredi matin, l’acteur Mathieu Kassovitz affirme « qu’il faut désarmer les policiers et réduire leurs effectifs », et avoue « [comprendre] la mentalité des casseurs, ils cassent pour obtenir des choses et c’est normal ».
Que Mathieu Kassovitz se rassure, les récents événements ne risquent pas de susciter beaucoup de vocations. Sauf de masochistes patentés, adeptes de l’automutilation et de la flagellation de groupe. Corvéables à merci, conspués, caillassés, insultés, laissés pour morts… puisque seuls les voyous – dont les effectifs, eux, sont en hausse constante – auront des armes. Et apprenons à nos enfants que, dans la vie, pour « obtenir des choses », il faut se retrousser les manches… pas pour travailler, hein, mais pour être plus à son aise pour tout péter. C’est « normal ». Permettez que je m’inquiète pour notre santé mentale.
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