dimanche 19 avril 2020

Le Charles-de Gaulle va-t-il faire des vagues ?

Sur un ton austère et résolu, Florence Parly, ministre des Armées, a longuement parlé lors de son audition par la commission de défense de l’Assemblée nationale, le vendredi 17 avril.
Durant une heure, avant d’être questionnée par les députés, elle a exposé ce qu’elle connaissait des circonstances de la contamination sur le porte-avions, mais également sur les frégates de son escorte.
Elle a annoncé des chiffres précis, à l’unité près, pour détailler les tests effectués, les résultats et les mesures déjà prises concernant le personnel débarqué. À cette date – et heure -, 2.010 tests avaient révélé 1.081 cas positifs, dont 545 présentant des symptômes de la maladie.
Vingt-quatre marins étaient hospitalisés à Toulon, dont un en réanimation.
En réalité, tous les aéronefs, soit une quarantaine environ, sont rentrés sur leurs bases terrestres respectives, ainsi que tous leurs équipages. Les Rafale à Landivisiau, les Hawkeye de guet aérien à Lann-Bihoué et les hélicoptères à Hyères. Les équipages étaient en confinement en ces lieux respectifs – base ou résidence ?
Durant son propos, le ministre a démenti formellement la rumeur selon laquelle le commandant du porte-avions aurait demandé à interrompre la mission après l’escale de Brest, ce qui laisse supposer, cependant, que des symptômes pouvaient donc être présents à bord, avant.
Les enquêtes de commandement et d’épidémiologie en cours dont elle a annoncé qu’elles seraient divulguées avec une totale « transparence » d’ici à deux semaines révéleront l’origine de l’attaque virale, comme le rapporte Le Figaro. La contamination dans un espace aussi restreint que des bâtiments ne fait guère de doute ensuite, même pour un profane.
D’ailleurs, lors de leurs débats, des experts ont évoqué ce cas singulier de confinement avec des populations relativement jeunes et en bonne santé – pas les seniors de Macron ! – pour en tirer, à terme, toutes conclusions utiles…
Enfin, interrogé sur ce point, le ministre a annoncé que le porte-avions serait apte à reprendre la mer au mois de juin. Fichtre !
Pour quelle mission et avec quels équipages neufs et sains ?
En attendant, et à la publication des deux enquêtes, le Charles-de Gaulle risque bien de faire quelques vagues dans le Landerneau de la « Royale »…

Henri Gizardin
Ancien pilote de chasse via Bld Voltaire

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