mercredi 21 février 2018

MISOGYNIE !!!




Sophie Montel retweeta la gentillesse, déplorant le manque de
« courtoisie française » du militant.
Et, ô surprise, Marlène Schiappa lui apporta son soutien : « Aucun désaccord politique ne justifie la misogynie. »
Ravie et étonnée, comme on s’en doute, Sophie Montel s’empressa de remercier.
Parmi les maux qui discréditent les politiques, aujourd’hui, il en est un souvent oublié : la logorrhée.
Ils ne cessent de parler.
De toutes les façons et de tous les côtés.
À la radio, sur les plateaux télé et, parce que ce n’est pas encore assez, sur les réseaux sociaux.
Je parle, donc je suis
Passe encore quand ils sont en campagne, car ils on besoin d’exister, mais les membres du gouvernement ?
Parce que, sur le tas, c’est mathématique, il y a des propos mal pesés et mal ficelés. Il faudrait le leur dire, sans animosité.
Prenez Marlène Schiappa. N’a-t-elle pas un communicant, un ami, une mère, que sais-je, pour lui conseiller de se méfier, sur Twitter, de son impulsivité irraisonnée ?

D’abord parce que créer un précédent est toujours handicapant : Marlène Schiappa devra donc tweeter son soutien la prochaine fois que Nadine Morano se fera traiter de « conne » par Bedos et Marine Le Pen de « salope » par le même.

Ça PEUT ne pas l’arranger.

Ensuite parce que son propos est faux : la plaisanterie du militant FN est peu flatteuse et discourtoise, comme le dit Sophie Montel elle-même, mais n’est pas misogyne.
Sinon, il aurait fallu dire, lorsque Nicolas Sarkozy était moqué pour ses supposées talonnettes, Alain Juppé pour son crâne d’œuf – disgrâce, en sus, spécifiquement masculine – ou lorsque François Hollande était surnommé Flanby – l’embonpoint frappant, lui, les deux sexes – que les Français se rendaient coupables de misandrie. Personne, bien sûr, n’eut cette idée saugrenue, s’agissant, certes, de commentaires bas, indéniablement injustes et inutiles car les caractéristiques physiques ne disent rien des qualités politiques des intéressés, mais inévitables – la foule anonyme étant ce qu’elle est – quand on monte sur le ring et devient personnage public.
*
Bien sûr, on pourrait décider, revenant à des temps que les moins de 20 ans (les moins de 50 ans ?) ne peuvent pas connaître, que les femmes doivent être ménagées et respectées, qu’on ne doit pas leur parler vulgairement comme le font entre eux les hommes mal embouchés, et que l’on ne doit jamais les frapper même avec une rose, y compris virtuellement.
Que ces messieurs doivent donc mesurer leurs coups sur Twitter, voire ne pas riposter, quand bien même ces dames déclencheraient les hostilités.
On appelle cela de la « galanterie » et, dans les officines féministes, dont fait partie Marlène Schiappa, du « sexisme bienveillant »… et l’on jette aussitôt par-dessus l’épaule de l’eau bénite et des gousses d’ail. Ces militantes repoussent – quelle horreur ! – ce traitement de faveur avilissant et veulent une parfaite égalité. Alors, il faut aussi accepter, hélas, l’équitable grossièreté.

Gabrielle Cluzel Ecrivain, journaliste via Bld Voltaire 


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