vendredi 9 février 2018

DECISION DE JUSTICE


FN : exclusion confirmée pour Jean-Marie Le Pen, qui reste président d’honneur



ARCHIVE. Jean-Marie Le Pen dans son bureau historique de Montretout (Hauts-de-Seine), le 10 mai dernier. LP/Arnaud Dumontier

La justice a mis fin à la saga judiciaire opposant le fondateur du Front national à sa fille Marine.


Le Pen crie victoire.


La cour d’appel de Versailles (Yvelines) a confirmé ce vendredi matin la décision prise en première instance par le TGI de Nanterre (Hauts-de-Seine) sur le long contentieux qui opposait le cofondateur du parti en 1972 à l’actuelle direction du FN.

Un mois avant le congrès qui doit refonder le parti familial, l’exclusion du patriarche a certes été maintenue, mais il conserve son titre de président d’honneur.

Surtout, la cour d’appel a alourdi les pénalités
imposées au parti : à chaque infraction constatée, par exemple en interdisant à Le Pen l’accès au bureau politique, le parti doit lui verser 5 000 € (au lieu de 2 000).

Les dommages et intérêts ont aussi été rehaussés, passant de 15 à 25 000 euros. 



Deux signes qui réjouissent Jean-Marie Le Pen, qui devrait rédiger un communiqué de presse dans l’après-midi.

Retour en arrière.


En août 2015, le bureau exécutif du FN exclut Jean-Marie Le Pen du parti pour diverses provocations, et pour avoir réitéré ses propos sur les chambres à gaz dans un entretien à la revue d’extrême droite Rivarol – des propos depuis condamnés par la justice — et pour avoir pris la défense du maréchal Pétain.

Florian Philippot - parti depuis - et la jeune génération de cadres frontistes sont à la manœuvre, fervents partisans de la stratégie de « dédiabolisation » du FN menée par Marine Le Pen depuis son arrivée à la présidence en 2011, et qui a démontré un succès certain dans les urnes, élection après élection.

Scandalisé par cette exclusion politique, qui lui retire aussi un certain nombre d’avantages matériels, Jean-Marie Le Pen attaque en justice.

A trois reprises en 2015 : sa suspension est annulée et par deux fois la procédure supprimant sa présidence d’honneur des statuts est invalidée.
En novembre 2016, le TGI de Nanterre rend une décision ambiguë : Jean-Marie Le Pen n’est plus membre du FN mais il en reste président d’honneur.
Il se voit néanmoins régulièrement refuser l’accès au «Carré», le siège du parti à Nanterre. Marine Le Pen, brouillée avec son père, juge la décision « aberrante » et le parti fait appel.

A l’audience du 11 décembre, l’avocat du FN Me Georges Sauveur avait, comme en première instance, qualifié le

« menhir » de « détail de l’histoire du FN ».

Selon lui, dépourvu de « tribune » politique, le patriarche, 89 ans, cherchait à « trouver une tribune judiciaire ».
« Assassinat politique », « parti voyou », avait rétorqué le conseil de Le Pen, Me Frédéric Joachim.

Cet arrêt rendu, Jean-Marie Le Pen peut s’amuser à laisser planer le doute sur sa présence au congrès du parti les 10 et 11 mars prochains à Lille.

En tant que président d’honneur, il pourrait même exiger de prononcer le discours d’ouverture.
Un dernier plaisir pour la route car, durant le congrès, les adhérents s’exprimeront sur la suppression de la présidence d’honneur.
Une bonne fois pour toutes.




Source : Le Parisien

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