D'accord, pas d'accord, les villageois ?
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« De
toute façon, nous n'aurons pas le choix », conclut, fataliste, le
maire de Saint-Thurin.
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Son école n’existe plus depuis longtemps, son seul restaurant a fermé en
septembre 2015, son épicerie, d’ici deux ans, aura jeté l’éponge, et pourtant
Saint-Thurin, 188 habitants, en région Auvergne-Rhône-Alpes, n’y échappera pas.
En septembre 2016, la trentaine de petits locataires souffrant de troubles du
comportement de l’Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique Anglaret
quitteront les lieux pour Boën-sur-Lignon, afin de laisser la place à 80, voire
100 migrants.
Un véritable chassé-croisé. C’est ce que nous apprend le
quotidien régional Le Progrès.
Une centaine de migrants, « c’est tout de même plus d’un tiers du
village », s’inquiétait le maire de Saint-Thurin, en janvier, qui
s’apprêtait dès lors à informer et à demander l’avis des onze élus.
Et
alors ? Alors rien. Le préfet s’est rendu dans le village pour annoncer
aux habitants un fait pour ainsi dire accompli. « Je leur ai dit [au
préfet et au sous-préfet] qu’ils allaient s’emmerder à 100 sous de l’heure,
ici », confiait le maire après leur visite, en décembre 2015.
En
effet, car les migrants arriveront donc de Boën-sur Lignon, 3.239 habitants, où
ils sont actuellement 150 et, « de l’avis unanime […] parfaitement
intégrés ».
D’avis, c’est celui du directeur de l’école publique que Le Progrès
a recueilli, qui ne tarit pas d’éloges sur « la très grande
réussite » des enfants de migrants scolarisés. « Issus la
plupartdans leur pays. Des enfants de journalistes, médecins, architectes… Des milieux privilégiés, certes, mais très menacés. » du temps de familles d’intellectuels persécutés
Des journalistes, des médecins, des
architectes ?
Ne seraient-ils pas justement indispensables à leur pays en
guerre, les uns pour couvrir l’information ou pour sauver les vies de leurs
compatriotes, les autres pour aider à la reconstruction des habitations
démolies ?
En outre, pour monsieur le directeur d’école, défendre les
milieux privilégiés ne manque pas de piquant. Il est vrai qu’ils viennent de
l’étranger, cela change tout, évidemment…
Des « bons, voire très bons élèves » que les autorités ont
décidé de déplacer à Saint-Thurin – à 15 kilomètres -, là où il n’y a plus
d’école depuis belle lurette ? À moins que la décision des autorités ne
vise majoritairement des hommes adultes ? Mais qu’y feront-ils, dans ce
village où « il n’y a rien ici. Quelle misère pour nous, et pour ceux qui
viendront chercher asile, aussi », déplore une habitante.
Ils étaient ainsi 130 Saint-Thurinois à être allés écouter le préfet de la
Loire, Fabien Sudry, ce 22 janvier, venu leur parler de la transformation de
l’Institut Robert-Anglaret – bientôt racheté par la municipalité de Boën – en
énième centre d’accueil pour demandeurs d’asile (au 31 décembre 2014, on en
dénombrait, sur le territoire, déjà 265).
D’accord, pas d’accord, les villageois ?
« De toute façon,
nous n’aurons pas le choix », conclut, fataliste, le maire de
Saint-Thurin.
Elles sont belles, les valeurs républicaines, qu’on nous serine à
longueur de temps ! Et la démocratie, b...el ?
Caroline Artus via Bld Voltaire
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