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On dénonce sur les réseaux sociaux cette "charte
de la honte". Mais contient-elle autre chose que ce qu’a promis de
faire l’État français ? Quel « républicain » sincère peut dire
qu’il est contre ?
Belle cérémonie
aux Invalides, ce vendredi matin, beau discours, grande émotion. Certes, peu de
drapeaux aux fenêtres et aux balcons, aucun d’ailleurs dans mon quartier qui
vit grandir les frères Kouachi, mais pour les Français des moments vibrants de
fraternité. Et, dix mois après les attentats de janvier dernier, l’ambition
ferme affichée par les autorités du pays de mettre un sérieux coup de savate
dans la fourmilière islamiste.
On a tardé,
hésité, tergiversé, mais maintenant on va s’y mettre : pourchasser les
imams obscurantistes, mettre un coup d’extincteur sur leurs prêches délirants
et, peut-être même, fermer les mosquées où ils recrutent leur chair à canon.
On parle
d’élaborer une « charte de l’imam ». Le président du Conseil français
du culte musulman (CFCM) a annoncé en ce début de semaine qu’on réfléchissait à
« un engagement sur un certain nombre de points forts » parmi
lesquels la promotion d’un islam « ouvert et tolérant », « respectueux
des lois de la République ». Ce qui, pour bien peser les mots et
placer les virgules, va assurément prendre du temps. On va négocier « les
éléments de langage », revérifier le dogme et, si tout va bien, après
moult infusions et décoctions, on nous pondra un texte suffisamment abscons
pour ne fâcher personne, et surtout pas les barbus.
Mais il y a des
impatients, dans la vie. Ainsi Robert Ménard, maire de Béziers, qui vient de prendre le CFCM de vitesse.
Béziers, 73.000
habitants, une cathédrale, six églises, trois lieux de culte protestants et
cinq mosquées. Historiquement une ville frondeuse, qui se défend. C’est dans
ses gènes. Et ça remonte aux origines. Touchée de plein fouet par les invasions
barbares, prise par les Wisigoths, conquise par les musulmans, libérée par
Charles Martel qui remonte vers Poitiers… Cinq siècles plus tard, en 1208, elle
résiste aussi à la croisade du pape Innocent III contre les Albigeois. La
moitié de la ville va y laisser la vie.
En 1851, Béziers
est l’une des seules villes à se révolter contre le coup d’État du futur
Napoléon III. Enfin, au début du siècle dernier, les Biterrois feront la
révolution dans les vignes, déclarant la guerre aux fraudeurs et autres
marchands de vins trafiqués… et sauveront la viticulture méridionale.
Bref, ces gens-là
ne se laissent pas faire.
Ni impressionner. Prennent la vachette par les
cornes. Et, en 2014, font la révolution dans les urnes en élisant Robert
Menard, figure jugée sulfureuse en raison de son franc-parler et de ses
sympathies pour le Front national.
Arguant du fait
que certains responsables de la communauté musulmane de Béziers seraient en
lien avec l’imam fou de Brest – celui qui promet aux petits garçons musiciens
qu’Allah les transformera en singes – et un autre de Montpellier, également
dans le collimateur de la police, Robert Ménard vient donc de rédiger sa petite
charte à lui : la « Charte des mosquées de Béziers »,
présentée à la presse jeudi matin.
C' est simple et
concis, ça tient en six points :
• Tous les prêches
doivent être faits en français.
• Imams et fidèles
ne doivent faire aucun appel à la prière dans les rues.
• Imams et
responsables des mosquées ne doivent pas établir de liens avec des courants
extrémistes.
• Imams et
responsables des mosquées ne doivent pas diffuser des discours ou faire la
promotion des cheikhs saoudiens (wahhabites) ou des Frères musulmans.
• Imams et
responsables des mosquées doivent s’engager à ne pas promouvoir les textes et
livres appelant au djihad et réclamant la peine de mort pour les apostats, les
athées et les homosexuels.
• Imams et
responsables des mosquées doivent s’engager à ne recevoir aucun financement
d’un État, d’une collectivité ou d’une association étrangers.
On dénonce sur les
réseaux sociaux cette « charte de la honte ». Mais
contient-elle autre chose que ce qu’a promis de faire l’État français ?
Quel « républicain » sincère peut dire qu’il est contre ?
Source : Bld Voltaire
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