Quand Myriam El Khomri fait figure de mauvaise élève

Cet incident resterait comique s’il ne
désacralisait une fois de plus la fonction de ministre.
C’est le buzz : Myriam El Khomri, le
tout nouveau ministre du Travail, ne sait pas combien de fois
un CDD peut être
renouvelé.
Voyez-la toute désemparée, comme une élève prise en défaut, quand
Jean-Jacques Bourdin, dans son rôle d’examinateur sévère, l’a confrontée à son
ignorance, la contraignant à reconnaître ses lacunes, pour conclure
impitoyablement :
« Parce que vous ne le savez pas ! »
Myriam El Khomri a pourtant la réputation d’être une bosseuse, mais
voilà !
Elle ne s’était pas suffisamment préparée. Brice Hortefeux,
lui-même ancien ministre du Travail, a d’ailleurs fait remarquer qu’elle
n’aurait dû s’exprimer que lorsqu’elle aurait compris les enjeux de son
ministère.
La pauvre apprentie ministre du Travail, sans doute humiliée, a
assumé son erreur, tant bien que mal, plutôt mal que bien, tout en cherchant à
l’excuser par des propos discutables sur le fond comme sur la forme. « J’ai
merdé ! », aurait-elle confié à une amie
Quant à son procès en
incompétence, elle le met davantage sur le fait « d’être femme, beur et
jeune ». À défaut de faire pénitence, elle a pris de bonnes
résolutions et juré, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Il serait pourtant injuste de s’acharner contre elle, voire de lui demander de démissionner.
Certes, elle aurait pu imiter sa collègue de la rue de Grenelle, qui bachote bien, suffisamment pour faire illusion ; mais, après tout, elle n’est pas la seule parmi les ministres de ces dernières années à avoir montré ses lacunes dans son domaine
Valérie Fourneyron, l’ancien ministre des Sports, avait déclaré, en 2012, souhaiter assister aux Jeux olympiques avec François Hollande, en déplacement à Londres toute une journée, notamment
« aller au judo pour voir notre porte-drapeau Laura Flessel »… championne d’escrime.
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre des Transports, croyait que le ticket de métro coûtait 4 euros.
Quant à Manuel Valls, il avait écorché en direct sur France 2, en août 2014, le nom de sa secrétaire d’État à la Politique de la ville, la rebaptisant « Myriam El Kahoun » : David Pujadas ne l’avait pas retoqué.
Ensuite, si un ministre commet une bourde, le plus responsable est celui qui l’a nommé à ce poste. François Hollande et son Premier ministre sont sans doute gênés aux entournures.
Du reste, ils n’ont pas jugé bon d’adresser à la fautive quelque mot de consolation ou de réprimande, publiquement du moins.
Enfin, à y regarder de plus près, n’est-ce pas tout le gouvernement qu’il faudrait renvoyer ?
Mais il y a plus grave. Cet incident
resterait comique s’il ne désacralisait une fois de plus la fonction de
ministre.
Il n’a pas besoin de savoir : autour de lui, des experts se
chargent du boulot.
Son rôle ? Manier la langue de bois, paraître et faire
illusion. L’on comprend mieux, dans ces conditions, la défiance de plus en plus
grande à l’égard de la politique.
Les Français ont le sentiment que les
ministres et trop de politiciens leur jouent une vaste comédie : ils sont
impatients de voir tomber le rideau et ont plus envie de les huer que de les
applaudir.
Jean-Michel
Léost via Bld Voltaire
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