À qui profitent ses crimes ? Quelle paix sociale croit-on encore acheter en fermant les yeux sur l’économie mafieuse qui gangrène les banlieues ?
On l’a vu promener sa belle gueule de
« bolos » devant les caméras avant que la police ne lui passe des
bracelets qui n’étaient pas de platine.
Le jeune caïd à lunettes, fines
tresses, barbichette et doudoune en cuir a fait le tour du PAF et la joie des
réseaux sociaux.
Il s’appelle Jawad Bendaoud et c’est un beau spécimen de
petite ordure comme on en compte, hélas, en nombre dans cette pauvre ville de
Saint-Denis.
Entendant mercredi ledit Bendaoud raconter
sa petite histoire sur BFM TV, tandis que les super-flics et l’armée remballaient
leur matériel après la fusillade de la rue du Corbillon, la France aimante et
compassionnelle lui aurait donné le bon Dieu de tous les croyants sans
confession.
Un garçon généreux, à l’entendre, si prêt à rendre service qu’il ne
s’inquiète pas de savoir qui il dépanne :
« J’ai appris que
c’était chez moi et que les individus sont retranchés chez moi et… voilà.
J’étais pas au courant que c’était des terroristes, moi… On m’a dit d’héberger
deux personnes pendant trois jours et j’ai rendu service ; si j’avais su,
vous croyez que je les aurais hébergés ? »
C’est vrai, quoi, c’est à vous dégoûter de
rendre service ! À qui peut-on se fier, je vous le demande ?
Eh bien, surtout pas à Jawad
Bendaoud !
Ce type, pour ce qu’on en sait aujourd’hui, est une petite
crapule de la pire espèce.
Tout à la fois « bête, violent et
dangereux », ont confié les services de la mairie de Saint-Denis au Figaro.
C’est que le bonhomme est du genre nerveux.
C’est comme ça qu’en 2006 il a tué
son meilleur copain à coups de hachoir pour une histoire de téléphone portable.
Condamné en 2008 à 8 ans de réclusion pour « coups et blessures ayant
entraîné la mort », il est sorti de taule voilà quelques mois. Pour se
lancer dans l’immobilier parallèle…
Bendaoud est une logeuse d’un genre
particulier.
Son job, c’est rabatteur pour marchands de sommeil.
Notamment dans
l’immeuble délabré où s’étaient retranchés les terroristes qui ont ensanglanté
Paris le vendredi 13 novembre.
Un immeuble qui compte 38 logements dont 10
squats, et dont la mairie précise qu’il était en principe interdit à la
location puisque faisant l’objet, depuis 2012, d’une procédure d’insalubrité
avec injonction de faire des travaux.
Mais comme souvent dans ces contrées où
le DAL et autres défenseurs des droits des mal-logés viennent assez peu fourrer
leur nez, les propriétaires n’en ont cure. Car la misère est leur « cœur
de cible ».
Ces Thénardier d’un nouveau genre sont
bien connus. Il s’agit de trois frères (dont, étrangement, on ne nous donne pas
le nom) qui possèdent des dizaines de logements du même type en
Seine-Saint-Denis mais que la justice laisse gentiment continuer leur sale
racket.
La mairie assure avoir pourtant signalé leurs agissements au procureur
de la République de Bobigny en 2011 puis en 2013, mais sans aucun effet.
Pas
plus sous Sarkozy que sous Hollande, donc…
Et Jawad Bendaoud est leur homme de main,
au propre comme au figuré.
Rabatteur et cogneur, c’est le gars qui encaisse les
loyers de façon musclée.
D’autant plus peinard qu’il cible
« des sans-papiers,
des personnes en détresse mais aussi des trafiquants ou consommateurs de drogue
qui restent quelques jours ou quelques semaines ».
La clientèle rêvée,
en somme, c’est-à-dire celle qui paye en liquide et n’ira pas porter plainte
pour voies de fait.
Il paraît que le commissariat central de
Saint-Denis croule sous les mains courantes contre cette petite frappe qui
plastronne dans la rue du Corbillon.
Des plaintes de riverains excédés par ses
menaces, excédés surtout de le voir perpétrer ses méfaits au vu et au su de
tous sans que jamais quiconque n’intervienne. Mais on sait où vont les mains
courantes : dans le puits sans fond des affaires inexistantes.
Et si Bendaoud n’avait pas été pris à son
propre piège par plus minables et plus dangereux que lui, il serait toujours à
faire le kéké gominé dans les rues de Saint-Denis.
D’où cette question : à
qui profitent ses crimes ?
Quelle paix sociale croit-on encore acheter en
fermant les yeux sur l’économie mafieuse qui gangrène les banlieues ?
Source :
Bld Voltaire
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