Trop de blonds : Jacadi cloué au pilori
..
On se
croyait vaccinés contre le politiquement correct, à force de se prendre des
injections quotidiennes de bien-pensance, tous en rang d’oignons et moutons de
Panurge, confinés dans l’impasse de la pensée prémâchée, mais Samir Hammal,
prof à Sciences Po, pousse encore d’un cran le curseur du sectarisme bobo
gauchisant, tendance débilitante.
Dans le Huffington
Post, Hammal s’en prend à la nouvelle pub de la marque française Jacadi, qui fait poser des enfants blonds, uniquement
blonds, désespérément blonds.
« Cette
campagne aurait presque pu s’intituler,
souligne-t-il, de nos ancêtres les Gaulois à nos enfants les Gaulois. »
Débordant de temps libre, l’auteur nous dit qu’il est allé vérifier sur le site
de la marque (pour être bien sûr), et là encore, « l’enfant, c’est une
tête blonde aux yeux bleus ». La double peine, en somme !
De plus,
la marque, alliant l’image à la parole, cite dans son texte publicitaire les
expressions « tradition française » et « patrimoine
authentique ».
Crise d’apoplexie assurée pour notre professeur de Sciences Po, usine à gaz du formatage de nos chères têtes autrefois blondes, aujourd’hui priées d’aller se faire métisser.
Crise d’apoplexie assurée pour notre professeur de Sciences Po, usine à gaz du formatage de nos chères têtes autrefois blondes, aujourd’hui priées d’aller se faire métisser.
Ainsi
donc, en France, utiliser des enfants blonds pour une publicité, c’est mal.
C’est
mal, parce que la France d’aujourd’hui est (doit être ?) métisse.
C’est mal parce que positionner des enfants tous blonds, dans une affiche publicitaire pour une marque de vêtements enfants haut de gamme, c’est renvoyer dans leurs banlieue et leur ZUP tous les métis, les colorés, les blacks.
C’est mal parce que positionner des enfants tous blonds, dans une affiche publicitaire pour une marque de vêtements enfants haut de gamme, c’est renvoyer dans leurs banlieue et leur ZUP tous les métis, les colorés, les blacks.
Si
l’enfant idéal est blond, si la candeur et la pureté sont blondes, si le haut
de gamme est blond, alors la France métisse et diverse n’a plus qu’à aller se
rhabiller chez Benetton sans jamais pouvoir accéder au 7e arrondissement de
Paris.
Jacadi a
mal dit. Le descendant gaulois n’est plus blond.
Preuve en
est, l’auteur est allé voir les publicités d’autres marques de vêtements
d’enfants et, sans sourciller, ose nous détailler chaque caractéristique
physique des mannequins en herbe, ce qui, dans le sens inverse, aurait fait
bondir n’importe quel censeur.
Ainsi,
chez Cyrillus, on
trouve, écrit Hammal, « une vision idéalisée de la famille française
avec des parents bien blancs (mince !) et deux garçons d’une
blondeur assez rare, sauf peut-être dans les pays nordiques ».
Peut-être…
On est
rassuré en apprenant que lorsque l’on baisse en gamme, on retrouve, chez Du
pareil au même, une petite métisse mais, ose l’auteur, « elle est
métisse, certes, mais ses cheveux tirent sur le blond et elle a les yeux
clairs ». Fin de la démonstration de dissection ethnique où le
physique vous classe dans des créneaux marketing qui répondent ou non à ce
qu’il est convenu de penser ou pas.
L’auteur
ne serait pas digne de sa chaire à Sciences Po si les mots « nazi »
(allusion à une réplique des Bronzés) ou « aryen »
(sketch de Gad Elmaleh) n’étaient pas mentionnés dans son article, clairement
reliés à la notion de blondeur.
On a les
raccourcis racistes à géométrie variable quand on s’érige en maître de la
pensée unique.
Samir
Hamal finit sur une note d’espoir (le sien), rassuré par le contexte actuel « au
moment où l’Europe et la France se métissent et que des enfants syriens,
irakiens, kurdes viennent repeupler nos campagnes ».
Ou la
chronique annoncée d’un métissage programmé. Et souhaité.
De quoi chasser ses idées noires.
De quoi chasser ses idées noires.
Anne-Sophie Désir via Bld Voltaire
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