« J’ai fait un effort pour que ce ne soit pas que l’islam qui soit mis
en avant. »
Françoise Laborde, sénatrice PRG, était
interrogée par un journaliste représentant la quintessence de la médiocrité de
cette profession au sujet d’un rapport sénatorial produit par une commission
d’enquête qu’elle a présidée sur « le fonctionnement du service public
de l’éducation, sur la perte de repères républicains que révèle la vie dans les
établissements scolaires » et qui fait 20 propositions :
rétablissement de l’uniforme, suppression des allocations en cas d’absentéisme,
recentrage de l’Histoire sur le récit national, traitement à part des élèves
perturbateurs, exposition obligatoire des emblèmes de la République, ou encore
le conditionnement de l’accès des élèves en 6e à la maîtrise du français.
Bien que nos sénateurs aient encore coûté
pour rien à la nation, car ce rapport rejoindra les milliers d’autres aux
Archives nationales et qu’aucune proposition n’aboutira, son interview était
néanmoins intéressante.
Au début, ses propos exprimaient du bon
sens, notamment le fait qu’à force de mettre des couvercles sur les problèmes,
on se retrouve avec une Cocotte-Minute.
Réalisme et aveu de lâcheté bien rare
chez les élus. Elle vanta aussi les bienfaits d’une « tenue
vestimentaire d’établissement » (c’est mieux qu’« uniforme »)
pour lutter contre les surenchères et effacer les différences sociales (revenir
aux vieilles recettes après avoir tant déconstruit).
Puis, constatant que « la
religion » (notez bien la généralité) pose de plus en plus de problème
à l’école (absentéisme, restrictions pour les sorties piscine, contestations en
cours d’éducation sexuelle), le journaliste fit son travail d’éducation du
peuple et se demanda s’il n’y avait pas là une stigmatisation des musulmans à
l’école (notez bien qu’il a deviné que « la » religion
signifie en réalité l’islam !).
Ah ! non, padamalgame !
La sénatrice mit immédiatement en avant les atteintes à l’école que posent les
évangélistes, les témoins de Jéhovah et les cathos intégristes en précisant
(admirez la phrase) : « J’ai fait un effort pour que ce ne soit
pas que l’islam qui soit mis en avant. »
Tout est là ! Il faut
impérativement diluer le problème de l’islam dans les autres religions.
Voyez
le danger que représentent ces quelques milliers de vilains cathos intégristes
qui s’infiltrent dans les cours d’école, affichent de grandes croix sur leurs
poitrines, ne parlent entre eux qu’en latin, habillent décemment leurs enfants
et les mettent dans des écoles privées…
Quant aux très rares témoins de Jéhovah
et aux évangélistes qui sont marginaux en France, ils sont encore plus
insignifiants.
Bref, il est important que le peuple
comprenne que l’islam n’est qu’une partie du problème car, en face de ces
centaines de milliers de cas de réveils identitaires à l’école, il existe
quelques chrétiens ou assimilés qui remettent en questions les « valeurs
de la République » !
Quelle finesse d’analyse et, surtout, quel
courage politique !
Philippe Rodier via Bld Voltaire
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