samedi 6 juin 2015

AFFAIRE JEANNE : LE TRESORIER DU FNRBM INQUIETE !


 Wallerand de Saint-Just en février 2014 à Paris. (Photo Miguel Medina. AFP)
 
 
Trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just a été placé sous le statut de témoin assisté dans cette affaire d'escroquerie au détriment de l'Etat.

Il se passe toujours quelque chose dans l'affaire Jeanne – du nom de ce microparti lié au Front national et soupçonné d'escroquerie au détriment de l'Etat. Fin mai, Jean-François Jalkh, l'un des vice-présidents du FN, avait rejoint la cohorte des personnes physiques et morales mises en examen par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi.
Ce mercredi, c'est le trésorier frontiste Wallerand de Saint-Just qui a été placé sous le statut de témoin assisté, rapporte Mediapart.

Ex-avocat du Front national, Wallerand de Saint-Just était directeur de campagne adjoint pour les élections législatives de 2012, l'un des scrutins visés par l'enquête.
Il était notamment chargé du financement, des prêts aux candidats ainsi que des kits de campagne. Soit le cœur de l'affaire Jeanne.

Créé en 2010, Jeanne est un microparti à vocation exclusivement financière, dirigé par des proches de Marine Le Pen.

Lors de plusieurs scrutins, et notamment en 2012, il a proposé aux candidats frontistes des prêts leur permettant d’acheter des kits électoraux.

Conçus par Riwal, ces kits contenaient tout le matériel nécessaire pour mener campagne, des affiches aux bulletins de vote en passant par un site internet.

Les candidats ayant atteint un seuil de voix suffisant pouvaient ensuite se faire rembourser sur fonds publics les frais engagés.

Or, la justice envisage que ces kits, facturés plus de 16 000 euros lors des législatives, aient pu être vendus très au-dessus de leur valeur réelle.

Leur remboursement par l'Etat aurait alors donné lieu à un enrichissement illégitime de Jeanne et de Riwal au détriment de l'Etat. 

D'autant plus que les candidats investis par le FN pour les législatives de 2012 étaient, selon un document interne consulté par Libération, obligés d’acheter le fameux kit.
Les juges s'interrogent également sur le taux d’intérêt élevé des prêts accordés par Jeanne : 7%.
Des intérêts qui ont eux aussi été, en partie, remboursés par l’Etat au titre des dépenses de campagne.

Le système apparaît d’autant plus troublant qu’Axel Loustau, trésorier de Jeanne, a également été, au moins jusqu’en octobre 2013, l’un des actionnaires de Riwal.

Au total, six personnes physiques ont déjà été mises en examen : Frédéric Chatillon, dirigeant de Riwal et proche de Marine Le Pen ; Axel Loustau et Olivier Duguet, proches de Chatillon et anciens trésoriers de Jeanne ; Nicolas Crochet, commissaire aux comptes de Jeanne ; Sighild Blanc, actionnaire de Riwal ; Jean-François Jalkh ; ainsi que deux personnes morales : Jeanne et Riwal.
Selon Mediapart, le Front national lui-même pourrait bientôt s'ajouter à cette liste.

Source :Dominique ALBERTINI  Figaro.fr le 03 Juin 2015

 

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