Wallerand de Saint-Just en février 2014 à Paris. (Photo Miguel Medina. AFP)
Trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just a
été placé sous le statut de témoin assisté dans cette affaire d'escroquerie au
détriment de l'Etat.
Il se passe toujours quelque chose dans
l'affaire Jeanne – du nom de ce microparti lié au Front national et
soupçonné d'escroquerie au détriment de l'Etat. Fin mai, Jean-François Jalkh,
l'un des vice-présidents du FN, avait rejoint la cohorte des personnes
physiques et morales mises en examen par les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude
Buresi.
Ce mercredi, c'est le trésorier frontiste
Wallerand de Saint-Just qui a été placé sous le statut de témoin assisté,
rapporte Mediapart.
Ex-avocat du Front national, Wallerand de Saint-Just était directeur de
campagne adjoint pour les élections législatives de 2012, l'un des scrutins
visés par l'enquête.
Il était notamment chargé du financement, des prêts aux
candidats ainsi que des kits de campagne. Soit le cœur de l'affaire Jeanne.
Créé en 2010, Jeanne est un microparti à
vocation exclusivement financière, dirigé par des proches de Marine Le Pen.
Lors de plusieurs scrutins, et notamment
en 2012, il a proposé aux candidats frontistes des prêts leur permettant
d’acheter des kits électoraux.
Conçus par Riwal, ces kits contenaient
tout le matériel nécessaire pour mener campagne, des affiches aux bulletins de
vote en passant par un site internet.
Les candidats ayant atteint un seuil de
voix suffisant pouvaient ensuite se faire rembourser sur fonds publics les
frais engagés.
Or, la justice envisage que ces kits,
facturés plus de 16 000 euros lors des législatives, aient pu être
vendus très au-dessus de leur valeur réelle.
Leur remboursement par l'Etat aurait alors
donné lieu à un enrichissement illégitime de Jeanne et de Riwal au détriment de
l'Etat.
D'autant plus que les candidats investis
par le FN pour les législatives de 2012 étaient, selon un document interne consulté par Libération, obligés d’acheter le fameux kit.
Les
juges s'interrogent également sur le taux d’intérêt élevé des prêts accordés
par Jeanne : 7%.
Des intérêts qui ont eux aussi été, en partie, remboursés
par l’Etat au titre des dépenses de campagne.
Le système apparaît d’autant plus
troublant qu’Axel Loustau, trésorier de Jeanne, a également été, au moins
jusqu’en octobre 2013, l’un des actionnaires de Riwal.
Au total, six personnes physiques ont déjà
été mises en examen : Frédéric Chatillon, dirigeant de Riwal et proche de
Marine Le Pen ; Axel Loustau et Olivier Duguet, proches de Chatillon et
anciens trésoriers de Jeanne ; Nicolas Crochet, commissaire aux
comptes de Jeanne ; Sighild Blanc, actionnaire de Riwal ;
Jean-François Jalkh ; ainsi que deux personnes morales : Jeanne et
Riwal.
Selon Mediapart,
le Front national lui-même pourrait bientôt s'ajouter à cette liste.
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