Islamistes : Charles Pasqua veut rouvrir Cayenne et Biribi
L’ancien patron du SAC (Service d’action civique), cette police privée qui recrutait ses gros bras dans le milieu, n’a jamais pratiqué la langue de bois.
C’était en 1995, les islamistes du GIA algérien
frappaient la France. Charles Pasqua, l’exécuteur des basses œuvres du
gaullisme, régnait alors sur le ministère de l’Intérieur.
Je n’ai pas oublié un
dessin de l’époque paru un matin dans Le Parisien. On y voyait deux
secouristes évacuant sur une civière un barbu qui se lamentait : « Allah
Akbar, Pasqua malabar ! »
Pasqua malabar, donc. À en croire certains, c’était même la Terreur
sous le masque de Fernandel. On lui prêtait, sous son accent ensoleillé, des
méthodes aussi expéditives que ses propos, et beaucoup de « petits
papiers » pour faire taire ses ennemis.
L’ancien patron du SAC (Service d’action
civique), cette police privée qui RECRUTAIT
ses gros bras dans le milieu, n’a jamais
pratiqué la langue de bois. Il a le verbe assez peu précautionneux, ce qui le
faisait craindre de ses amis comme de ses ennemis. À 87 ans, Charles Pasqua
s’embarrasse encore moins, comme en témoigne l’entretien qu’il a accordé
avant-hier à Laurent Delahousse, dans son émission « 13 h 15, le
dimanche ».

Il est QUESTION
de lutte contre le terrorisme en milieu
pénitentiaire, obsession toute récente d’un gouvernement qui cherche, entre
incantations anti-FN et séances de spiritisme, à retrouver « l’esprit
du 11 janvier ».

Manuel Valls et son égérie Taubira veulent
offrir à nos barbus des cellules individuelles pour éviter la contagion, et les
rassembler pour la mise en quarantaine pénitentiaire.
Des détenus spéciaux dans
des endroits spéciaux de nos prisons spéciales, voilà la géniale idée.
Du coup,
Pasqua s’emporte*
:« J’apprends qu’on va regrouper tous les détenus
islamistes dangereux au même endroit. Bravo ! Et c’est où, cet
endroit ? C’est SUR
le sol de la métropole ? Non, c’est pas
sérieux ! »

C’est que Charles Pasqua
serait plutôt pour la réouverture des bagnes : Cayenne, Nouméa, Tataouine
et Biribi…
« Qu’on les mette sur une île, qu’on
les mette loin, bien entendu ! On n’a qu’à recréer les travaux
forcés »,
dit-il à un Delahousse horrifié par ce
spectre d’un Guantánamo à la française. Au pays des droits de l’homme et de
Christiane Taubira, tout de même, vous n’y songez pas ! Sans doute est-il
moins horrifié, notre Delahousse, à l’idée que l’on OFFRE
SUR
un plateau une cible à tous les émules de Daech
qui ne manqueront pas de vouloir libérer leurs petits camarades, quitte à faire
un carnage dans nos villes ?


Je n’ai pas de sympathie particulière pour
Charles Pasqua, mais j’avoue n’être pas horrifiée par sa proposition. Regrouper
les islamistes forcenés aux îles du Salut ou sous la garde des moustiques au
bord du Maroni ne me pose pas, moralement, de problème particulier.
Personnellement, je les enverrais même bien casser des cailloux SUR
la face cachée de la lune. On me dira que ce
n’est pas chrétien.

Sans doute. Disons alors que c’est une pensée laïque et
citoyenne propice à assurer la préservation des ESPÈCES
, en tout cas d’une espèce qui m’est chère : la
mienne.

Marie Delarue
Via Bld Voltaire
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