Pour la vieille garde, c’est le
tabou suprême. Autant repeindre la guillottine en rose ! Mais
qu’importe : Marine voudrait changer le nom du premier parti de France.
Comme l’a confirmé Florian Philippot ce mercredi sur i>Télé,
l’éventuel changement de nom ne se ferait qu’après vote des militants. On
notera qu’en 2012, Louis Aliot, le numéro deux du Front, avait déposé le nom« Alliance
pour un rassemblement national » à l’Institut national de la propriété
industrielle. Histoire d’assurer le futur ?
Sur cette révolution apparemment de façade – en réalité capitale –, le mouvement
fondé en 1972 est très partagé. Beaucoup se rangent derrière le padre,
le vieux chef, pour qui « le FN n’est pas une marque ».
Pour Jean-Marie, pas question de toucher au bébé né sous Pompidou, nourrisson
rachitique devenu fier adulte musculeux.
Certains grognards évoquent une« trahison »…
Néanmoins, les partisans du changement ne sont certainement pas quantité
négligeable. Quand on connaît l’impact d’un mot sur l’inconscient, on peut au
moins se poser la question de l’impact sur l’électorat, dont la part d’irrationnel
est importante. Au sein d’une société féminisée, les mots « Front » –
qui sent la guerre à plein nez – et« national » – qui
sonne un brin martial –, tous deux très (trop) masculins, peuvent bloquer des
centaines de milliers d’électeurs au bas mot.
En Suisse, le parti le plus à
droite s’appelle l’Union démocratique du centre ; en Suède,
« l’extrême droite » se nomme « démocrates
suédois » ; quant aux Autrichiens alliés du FN, ils défilent sous
l’étendard du FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche). À méditer.
De leur côté, les concurrents du FN préparent déjà, eux aussi, le
nettoyage : Dupont-Aignan a commencé en renommant Debout la République « Debout
la France » il y a quelques jours. Il savait bien que DLR
n’était pas assez« ancré » dans l’imaginaire,
« France » étant
plus rassembleur et surtout plus charnel que l’austère « République ».
Sarko, quant à lui, envisage – on le comprend – de jeter l’UMP aux orties. UMP
rime tellement avec corruption que ce nom est devenu un tue-l’amour. Les
petites génies sarkozystes veulent aussi éviter un nom facilitant les acronymes
meurtriers tels que…UMPS.
Le PS, aussi, envisage le changement. Valls y songeait lors des primaires.
Là aussi, ce sera un choc, car le PS est encore plus vieux (d’un an) que le FN.
D’aucuns envisageraient un PD (Parti démocrate) à l’ancienne, mais il y a un
truc qui ne passe pas.
Parfois, le changement de nom n’apporte
rien : on
l’a vu avec la Ligue communiste
révolutionnaire transformée en NPA.
À l’ère de l’image et de la communication totale, le choix sera crucial.
Alors,« Force France » ou « Alliance
démocratique et nationale » (ADN), pourquoi pas ? L’objectif
suprême est quand même de faire plus de 50 % !
Source : Boulevard Voltaire
NDLR : Que devient Louis Alliot ? On n'en parle plus
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