La première mesure de Louis Aliot à Perpignan : s’accorder 17 % d’augmentation
Ceux qui votent Rassemblement National en espérant notamment une meilleure gestion des deniers publics en seront pour leurs frais. Louis Aliot, tout frais maire de Perpignan, n’a pas bien compris le message des Gilets Jaunes ni la détresse économique des habitants de la ville qui l’a élu. Il a donc décidé, en toute tranquillité, d’améliorer d’abord son propre sort : 17 % d’augmentation du traitement de M. le Maire.
Le second tour des élections municipales, le 28 juin dernier, n’a guère été favorable au Rassemblement National. Notons qu’au premier tour de ces élections municipales 2020, le RN n’était parvenu à présenter que 400 listes, contre 600 en 2014. Au final, le RN perd près de la moitié de ses élus municipaux : un peu plus de 800 en 2020 contre environ 1.500 en 2014.
C’est l’apparent paradoxe. Le RN caracole parmi le duo de tête dans les sondages pour les prochaines élections présidentielles. Et, selon un scénario connu, c’est la meilleure façon pour son concurrent d’être élu pour faire barrage à Marine Le Pen. Mais, pour le reste, le RN peine toujours à s’implanter localement. Il faut dire que les militants qui font le boulot ingrat sur le terrain local sont rarement récompensés. Dès que l’affaire tourne et que des mandats financièrement intéressants peuvent être envisagés à la clé d’une échéance électorale, la direction du parti parachute un petit copain qui tente de rafler la mise.
Au final, à ce jeu-là, le RN n’a pu emporter que deux nouvelles mairies, Perpignan et Moissac, dans les deux cas sur des listes sans l’étiquette du parti. Mais il faut constater ici encore des méthodes peu reluisantes.
Ainsi, lors de son tout premier conseil municipal, le 10 juillet 2020, Louis Aliot, tout nouveau maire de Perpignan, s’est accordé une augmentation de 17 % de son indemnité de maire.
Louis Aliot ne manque pas de culot. En février 2016, lorsqu’il siégeait dans l’opposition, il avait lancé une pétition avec pour mot d’ordre “Scandale à Perpignan, les élus de la majorité augmentent leurs indemnités.”
“Dans la ville la plus pauvre de France, dans celle qui a le plus de précarité, où le chômage augmente, où l’insécurité augmente, où on aurait des besoins de moyens au service de la population, le maire, lui, augmente les indemnités de certains de ses élus. Alors, soit il ne comprend pas tout ce qui arrive autour de lui à Perpignan, soit il se moque du monde. C’est une faute politique grave.”, avait alors déclaré Louis Aliot devant les caméras.
On ne peut que le prendre au mot. Louis Aliot se moque du monde et commet une faute politique grave.
Louis Aliot démontre ainsi qu’il ne sert hélas à rien de voter Rassemblement National puisqu’une fois en place le RN adopte les comportements scandaleux qu’il dénonçait autrefois.
Une leçon du Covid-19 : le mondialisme est mort !
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Et si dans la guerre des civilisations, le vainqueur était l’Extrême-Orient ? L’idée que le monde convergeait vers une civilisation universelle et pourquoi pas un jour vers un gouvernement planétaire, vers la fin de l’Histoire avec l’avènement d’une démocratie éclairée fondée davantage sur le règne conjoint du droit et du marché que sur celui de la volonté populaire, avait séduit au lendemain de l’effondrement du bloc soviétique. La liberté s’était montrée plus forte que le centralisme étatique, miné par ses contradictions et écrasé par son propre poids. Cette interprétation des événements réjouissait la caste qui domine en Occident et qui se croit la maîtresse du monde lorsqu’elle se réunit à Davos ou ailleurs. Elle n’avait pas suffisamment perçu que les identités civilisationnelles avaient été les auteurs de l’estocade portée à l’empire soviétique : le catholicisme d’un pape polonais, la résistance des islamistes afghans… Le terrorisme islamiste qui a pris son essor ensuite a incarné, depuis, la guerre des civilisations : sous des formes diverses, la présence de l’islam signifiait guerre et violence, entre musulmans, à la frontière des pays où cette religion est dominante et à l’encontre des majorités ou des minorités auxquelles l’islam est confronté à l’intérieur d’un même Etat. La France a été particulièrement touchée par cette réalité qui remet en cause la politique d’immigration assimilatrice qu’elle pratiquait depuis la fin du XIXe siècle. L’oligarchie qui règne dans notre pays sous l’apparence de la démocratie a toujours voulu minimiser la question. Les intérêts électoraux des uns, économiques des autres sacrifiaient volontiers l’identité nationale dans la perspective illusoire d’un effacement des frontières et d’une fusion de l’humanité. Le mondialisme des échanges, le relativisme des idées, le cosmopolitisme des hommes étaient pour la techno-structure dirigeante en Occident des évidences qui s’imposeraient à tous y compris aux musulmans. Le populisme n’était à ses yeux qu’un mouvement stupidement rétrograde.
Paradoxalement, c’est la mondialisation qui a tué le mondialisme comme la centralisation avait tué le communisme. Le Covid-19 joue en effet ici le rôle destructeur qu’avait joué la résistance afghane à l’encontre de l’URSS : il pointe les contradictions, souligne les faiblesses cachées de ce qui apparaissait fort, et précipite les fractures. Et cette fois, l’opposition ne se situe pas entre l’islam resurgi du passé grâce au djihadisme, au pétrole, à la démographie et l’Occident, mais entre celui-ci et l’Extrême-Orient, entre le monde chinois et le Japon d’une part, les pays les plus riches et les plus développés du monde occidental, d’autre part. La pandémie est venue de Chine, ce qui n’est pas nouveau, mais elle y a été contenue, et n’a guère atteint les autres pays qui composent cette famille civilisationnelle. La discipline des comportements imposée par un régime totalitaire mais aussi volontairement acceptée dans les Etats apparemment libéraux a limité les effets de la contagion et a endigué sa propagation. Le holisme qui prévaut dans ces pays s’est montré plus efficace que l’individualisme forcené qui l’emporte chez nous. Il suffit de comparer les foules denses et masquées des immenses conurbations asiatiques au spectacle délirant que Paris a offert hier encore sur le bord de la Seine : une masse compacte de joyeux drilles se trémoussant sans distance ni protection sans penser ni aux autres, ni au lendemain, ni encore moins au pays. Ce dernier ne sort pas d’une gestion désastreuse de la crise où ont alterné l’impréparation et la pénurie, puis le confinement rigide et aveugle, puis une libération illusoire que l’on peine aujourd’hui à démentir. L’Occident se perd entre démagogie confondue avec la démocratie, et pédagogie timorée : elles ne peuvent inciter à une discipline, à un ordre légitimes et consentis dès lors que l’idéologie sourdement dominante invite à l’épanouissement individuel et sans frontière. Le visage sympathique de l’hédonisme ne peut brutalement laisser la place à la rigueur confucéenne. La décadence est souriante : elle correspond à ce bonheur de vivre dont Talleyrand parlait à propos des dernières années de l’Ancien Régime… pour les homme de son rang tout au moins. Que Paris-Plage ait lieu quand le Festival d’Avignon est supprimé, qu’on préfère dans notre pays le divertissement vain à la culture, est un signe qui ne trompe pas sur ce qu’est devenue la France. Dieu merci, Philippe de Villiers a sauvé le Puy-du-Fou !
Le Covid-19 est venu de Chine avec des travailleurs ou des touristes Chinois, comme viennent aussi les produits chinois. L’inconscience occidentale particulièrement aveugle en France a minimisé son arrivée, puis surtout a fait oublier que beaucoup des armes nécessaires pour le combattre n’étaient plus fabriquées chez nous, que nous étions même devenus incapables de les produire. Devant la pénurie, les égoïsmes nationaux se sont légitimement réveillés. Des Etats se sont souvenus que leur première mission était la protection du peuple qu’ils ont en charge. L’Europe sans frontières, le monde sans murs et avec des ponts, se sont estompés chez la plupart des dirigeants responsables. L’idée que l’individu n’a pas que des droits mais aussi des devoirs envers la collectivité qui l’a nourri devrait s’imposer à nouveau. Et cette idée n’est pas plus étrangère à Socrate qu’à Confucius, malgré leurs énormes différences par ailleurs.
Ch Vanneste (Blog)
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QUI EST JEAN CASTEX ?
Jean Castex a été nommé Premier ministre, a annoncé l’Elysée par un communiqué, vendredi 3 juillet. Pour le grand public, c’est un inconnu. Chargé par Emmanuel Macron de gérer le déconfinement, on le présente comme “l’homme de la synthèse entre la haute fonction publique et les élus locaux”, et comme “un bon connaisseur de la réalité des territoires”.
Cet énarque a fait sa carrière dans la droite molle, d’abord aux côtés de Xavier Bertrand, avant de devenir secrétaire général adjoint de l’Elysée en 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Spécialiste du secteur de la santé, c’est aussi un élu local.
Né en 1965 à Vic-Fezensac (Gers), il fait des études d’histoire à Toulouse, puis Sciences-po et enfin l’Ecole nationale d’administration (ENA). Admis à sa sortie de l’école à la Cour des comptes, “ce fils et petit-fils d’instituteurs fait le choix iconoclaste d’un poste de directeur des affaires sanitaires et sociales (DDASS) dans le Var”, indiquent Les Echos .
De retour à Paris en 2005, Jean Castex poursuit sa carrière dans le sillage de Xavier Bertrand, explique Le Monde . De 2006 à 2008, il sera son directeur de cabinet, d’abord au ministère de la Santé, alors que Jacques Chirac est à l’Elysée, puis au ministère du Travail, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Cette spécialisation dans le domaine de la santé et du social, ainsi que sa proximité avec l’actuel président de la région Hauts-de-France, lui vaudront parfois l’étiquette de “gaulliste social”.
En 2010, il devient conseiller social à l’Elysée. Son prédécesseur, Raymond Soubie, raconte au Journal du dimanche : “Quand j’ai voulu quitter l’Elysée, à l’automne 2010, Nicolas Sarkozy m’a dit : ‘À une condition : trouvez-moi votre successeur.’ J’ai invité Jean Castex à déjeuner à l’Elysée. Je l’ai convaincu au dessert.” En 2011, il devient secrétaire général adjoint de l’Elysée à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy.
Parallèlement, il cherche l’onction du suffrage universel. En 2008, il se fait élire maire UMP de Prades, une commune de 6.000 habitants des Pyrénées-Orientales, près de Perpignan. Il sera constamment réélu depuis : au premier tour des élections municipales de mars 2020, il a obtenu plus de 75% des suffrages exprimés.
En 2017, après l’élection d’Emmanuel Macron, il est nommé délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris. Sa mission consiste à coordonner les actions des différents ministères liés à ces événements (sécurité, transport, écologie, sports, etc..), ce qui lui permet d’approfondir sa connaissance des ministères, estime Yves Delcor, son premier adjoint à Prades, interrogé par France 3 Occitanie.
Elle lui permet surtout d’élargir ses contacts dans le sérail politique, à commencer par tous les élus qui comptent en Ile-de-France. Le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, ne tarit pas d’éloges sur Jean Castex : “Je ne le connaissais pas avant qu’il ne s’occupe des JO 2024, raconte-t-il au Monde. Je suis totalement dithyrambique. C’est le mec réglo par excellence. Jamais de coup tordu. Il dit les choses et quand il dit oui, il s’engage à fond. Et en plus, il est très sympathique. Des comme lui, j’en ai rarement croisé dans ma carrière.” D’un autre bord politique, la présidente d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, rend hommage, dans le même article, à son “bon sens” et à son “recul par rapport aux jeux de pouvoir”.
“C’est un super mec ! Un homme d’Etat. Le sens du travail, respectueux des gens, toujours à l’écoute”, s’enthousiasme un de ses amis inattendus, l’urgentiste Patrick Pelloux, cité par France 3 Occitanie. L’homme sait en outre cultiver ses amitiés, selon Le Journal du dimanche. “C’est un ami, dit de lui l’ancien secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly. Lors de mon dernier congrès, qui n’a pas été simple, il a fait partie de ceux qui m’ont appelé pour témoigner de son amitié.”
En avril 2020, l’exécutif charge le haut-fonctionnaire de gérer le déconfinement.
“C’est un haut fonctionnaire qui connaît parfaitement le monde de la santé et qui est redoutable d’efficacité”, avait précisé le chef du gouvernement Edouard Philippe en évoquant sa nomination.
Jean Castex se met à la tâche. “Nous avons travaillé sept jours sur sept, jours fériés compris, avec des nuits très courtes”, a-t-il confié au quotidien régional L’Indépendant, lors de sa dernière interview, mardi 9 juin. Son travail, et l’avancée prudente qu’il prône, sont salués quasi unanimement. Il entre alors, selon Le Monde, dans la catégorie des “ultra-ministrables”. Il réussit finalement à faire encore
source : Lettre Patriote
Emmanuelle Ménard : « le Conseil constitutionnel a passé la loi Avia à la moulinette »
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Dans une décision rendue ce 18 juin, le Conseil constitutionnel a très largement censuré la loi Avia, qui vise à lutter contre les contenus haineux sur Internet. Plusieurs articles ont été mis en cause, en particulier la mesure phare qui obligeait les plates-formes à retirer, en 24 heures, les contenus illicites.
Réaction d’Emmanuelle Ménard, députée de l’Hérault
Six articles ont été supprimés et cinq autres largement amputés. Le Conseil constitutionnel n’a pas été tendre avec la loi Avia. C’est une victoire pour les partisans de la liberté d’expression.
C’est une grande victoire et un grand soulagement. Le Conseil constitutionnel a passé cette loi Avia à la moulinette et il a bien fait.
Le vote de cette loi avait été extrêmement compliqué. En première lecture, Les Républicains avaient largement voté pour et, en seconde lecture, ils avaient largement voté contre. Comment expliquer que les parlementaires ont eux-mêmes été très hésitants sur cette loi ?
Cette loi se voulait pleine de bonnes intentions. Personne n’a envie de cautionner des propos haineux. Mais qu’est-ce qu’on met derrière ces « propos haineux » et derrière cette définition ? Cette question est compliquée. J’ai pointé du doigt le risque des zones grises. Certains propos sont clairement haineux et d’autres sont beaucoup plus difficiles à qualifier. On ne sait pas vraiment si ces propos sont sur le ton de l’humour, ironiques ou vraiment haineux. Cela est beaucoup plus compliqué à qualifier.
Encore une fois, c’est un vrai camouflet pour Mme Avia et pour le garde des Sceaux, Mme Belloubet, qui l’a défendue bec et ongles.
Comment se fait-il que cette loi ait été votée ainsi alors que, globalement, les failles juridiques étaient assez criantes ?
Les députés de la majorité et ceux qui leur sont fidèles étaient solidaires avec Mme Avia. Il fallait absolument être dans la bien-pensance et, donc, condamner les propos haineux. Les propos haineux n’étaient pas problématiques, mais ce qu’il y a autour l’était. Je n’ai cessé de pointer du doigt le risque de confier à un opérateur le soin de juger lui-même ces propos. Ce n’est pas à un opérateur ou une plate-forme numérique de le décider, mais un juge.
Nous nous sommes tués à le dire à Mme Avia, mais elle n’a pas voulu entendre.
Cette loi n’était clairement pas une loi prioritaire. Selon vous, pourquoi avoir accéléré le calendrier parlementaire ?
En quoi la loi bioéthique qui va revenir ces prochains jours dans l’Hémicycle est-elle une loi prioritaire, alors qu’on est encore en plein confinement et toujours en état d’urgence sanitaire ?
J’ai quelques explications. Le calendrier sert bien le gouvernement. La liberté d’expression et la liberté d’opinion, c’est autre chose… Je pense que ces libertés sont définitivement secondaires pour le gouvernement.
Marion Maréchal : « Les indigénistes sont les enfants monstrueux de la gauche de SOS Racisme »
L’Institut de sciences sociales économiques et politiques (ISSEP) va ouvrir une antenne en Espagne. Sa directrice générale, Marion Maréchal, s’en explique L’occasion, pour elle, de donner son analyse sur les manifestations racialistes qui traversent les États-Unis mais aussi la France.
Après deux ans d’existence, l’ISSEP ouvre une antenne à Madrid. Pourquoi s’ouvrir à l’européen et pourquoi en Espagne ?
Nous continuons notre développement. La motivation qui nous a conduits à construire l’ISSEP, à savoir former une nouvelle élite au service de la nation et de la cité, est un besoin qui ne s’arrête pas à la France. Ce besoin est profond dans toute l’Europe de l’Ouest, et notamment en Espagne. Une équipe espagnole nous a demandé à pouvoir importer ce modèle chez eux. Nous avons pu aller au bout de la démarche. Aujourd’hui, l’ISSEP Madrid a ouvert ses portes. La première formation commencera dès septembre prochain.
Après deux ans d’existence, vous avez pu voir des étudiants « voler de leurs propres ailes » après la formation. L’ISSEP prépare-t-il à un métier intéressant, démontrant que la formation n’était pas une perte de temps pour les étudiants ?
Nous y sommes presque puisque nous proposons, en l’occurrence, un magistère en deux ans. La première promotion vient de passer ses examens et sortira très prochainement de ce magistère. Elle n’est donc pas encore lancée sur le marché du travail. Néanmoins, ils finissent leur programme avec un stage. Tous ont trouvé des stages dans des domaines très variés, parfois dans de grands groupes d’industrie de défense ou dans des collectivités territoriales. Nous avons même la chance que deux d’entre eux aient été pré-embauchés avant même de valider leur année dans le cadre du cabinet d’une intercommunalité. Jusqu’à présent, ce sont plutôt des succès.
Lorsqu’on voit l’actualité, c’est important de former une jeunesse. Cette génération est marquée par l’indigénisme et le communautarisme. Vous êtes, certes, retirée de la vie politique, mais cela ne vous empêche pas de donner votre avis sur l’actualité. Vous l’avez d’ailleurs fait ces derniers jours. Que vous inspire cette génération ?
Je pense d’autant plus pouvoir en parler puisque ce problème n’est pas totalement déconnecté de la question de l’enseignement supérieur. Précisément, toutes ces théories dites indigénistes, postcoloniales, de l’intersectionnalité, du privilège blanc, du racisme systémique des pays occidentaux sont, la plupart du temps, des théories importées des campus américains. Ils ont très largement contaminé à la fois l’Université française mais aussi de nombreuses grandes écoles qui ont contribué à former nos élites.
Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est aussi parce que, depuis des années, cette petite musique est distillée de manière assez véhémente. La plupart des enseignants et des intellectuels réfractaires sont très souvent vilipendés, mis au ban ou menacés ou stoppés dans leur carrière. C’est, finalement, l’autocensure qui prévaut et l’incapacité d’organiser une contestation.
Un professeur américain d’université de comptabilité a été suspendu pour avoir refusé de surnoter ses étudiants noirs. Ce genre d’anecdote peut-il arriver en France ?
Ceux qui considèrent que tous les phénomènes que nous voyons aux États-Unis resteront aux États-Unis se trompent. Aujourd’hui, il y a un lit pour que tous ces phénomènes de discrimination et de racisme se développent en France. Nous en voyons déjà les prémices. Cette idée de discrimination positive a été acceptée en France sous Nicolas Sarkozy. Cette discrimination est peut-être positive pour les minorités qui en bénéficient. En revanche, elle est négative pour ceux qu’on exclut d’office.
Cette forme d’accélération du phénomène est assez ironique. Aujourd’hui, ces indigénistes, ces identitaires communautaires sont les enfants monstrueux de la gauche de SOS Racisme. D’une certaine manière, ils sont en train de tuer le père. Ils sont en train de tuer cette gauche républicaine et universaliste, cette gauche des Lumières qui se revendique de tous ces socialistes de la IIIe République. Ils sont en train de tuer ce courant. D’une certaine manière, dans le monde journalistique, la gauche regarde cela de manière effarée et a du mal à réagir. Elle voit bien que ce racialisme et ce communautarisme sont en contradiction avec la République universelle. Dans le même temps, ils ont du mal à se départir de cette directive habituelle qui consisterait à dire qu’il y aurait une forme de discrimination systémique en France à l’égard des minorités.
Vos propos ont fait réagir un ministre. Brune Poirson vous a dit que personne n’avait à s’excuser d’être blanc. En revanche, vous seriez responsable de jeter de l’huile sur le feu…
C’est la réponse habituelle de la place des gens au pouvoir. C’est exactement la même chose que sur le terrorisme et l’islam radical. On accuse toujours ceux qui alertent sur le développement de l’islam radical et alertent sur les menaces terroristes d’être ceux qui, en réalité, propagent la haine et alimentent ces menaces. On est exactement dans la même démarche.
Je crois qu’au contraire, il faut nommer les choses pour les dénoncer. J’ai fait cette vidéo précisément pour dénoncer cette tendance racialiste et pour dénoncer cette propension qu’ont ces militants politiques à vouloir tout lire et juger à l’aune de la couleur de peau des uns et des autres. Je trouve cette société injuste et dangereuse. Si Mme Poirson n’a rien compris, puisque derrière cette dénonciation du racisme d’État, il y a bien la dénonciation de l’État français dans son ensemble. Il y a donc la volonté d’imposer une responsabilité collective de l’Europe, de l’Occident, de la France et de son peuple historique à travers des événements passés pour les tétaniser et pour les forcer à admettre des avantages, des quotas et de la discrimination positive.
L’ISSEP ne fait en aucun cas de la discrimination de quelque nature que ce soit.
Absolument pas. Nous sélectionnons uniquement au mérite. Je pense que c’est la manière la plus juste de procéder et la plus valorisante pour tout le monde. Tous les Français, quels qu’ils soient et quelles que soient leur origine et leur couleur de peau, ont intérêt à ce que nous soyons dans un système qui ne se base pas sur les origines. Je trouve que c’est une très mauvaise lecture des choses. Étonnamment, la gauche devrait le comprendre. Les facteurs sociaux et culturels sont évidemment des facteurs déterminants. En toute honnêteté, est-ce qu’aujourd’hui, un Antillais en métropole a moins de chance de trouver un travail qu’un migrant roumain blanc ? Je n’en suis pas tout à fait convaincue.
Tout cela pour dire que les choses sont beaucoup plus complexes qu’elles n’y paraissent. Personnellement, je ne crois pas du tout que le peuple français soit un peuple raciste et que la politique de l’État française soit une politique raciste. Il faut refuser ce présupposé et refuser cet acte de contrition. Ces menaces viennent de groupes politiques. On n’est pas face à des groupes mus uniquement par de l’émotion spontanée. Ce sont des groupes politiques organisés et financés. Ce serait bien de se pencher pour savoir par qui ils sont financés. Il faut donc apporter une réponse ferme et politique.
Le 13 juin, on commémore les quatre ans de l’attentat de Magnanville où deux policiers ont perdu la vie suite à un attentat terroriste. C’est aussi la mort de Jean Raspail, qui annonçait la submersion de l’Occident. Et, enfin, la grande manifestation des défenseurs du clan Traoré. Il y a beaucoup de symbolique en une seule journée…
Il y a, en effet, un symbole très fort. À travers le décès de ces policiers, on se souvient qu’en réalité, les premières victimes des violences ne sont pas les victimes de racisme et les minorités comme on l’entend, mais ce sont les policiers eux-mêmes. Ce sont elles les personnes les plus agressées, molestées et insultées, souvent victimes de guets-apens, voire de tentatives de meurtre. La plupart du temps, les policiers n’osent même pas riposter avec leur arme, tellement ils craignent d’être sanctionnés ou jetés en pâture. Il faut rappeler cette vérité qui, pourtant, est une évidence. Manifestement, cette évidence n’est même pas reconnue par le ministre de l’Intérieur. C’est absolument désespérant.
Quand deux ministres mettent à genoux l’État de droit
Deux déclarations gouvernementales ont trouvé un écho mitigé dans la cacophonie sélective des salles de rédaction, malgré leur étonnante gravité. Elles ont été prononcées par deux ministres qui ont bafoué l’État de droit par méconnaissance de leur rôle ou, pis, pour avoir succombé à la tentation d’une gratification antiraciste.
D’abord, le garde des Sceaux s’est allègrement assis sur la séparation des pouvoirs en proposant, à la demande du président de la République accessoirement gardien de nos institutions, de « se pencher sur le dossier Adama Traoré ». Cette posture est inacceptable en ce qu’elle constitue une entorse grave au principe de la séparation des pouvoirs, le garde des Sceaux n’ayant pas à intervenir dans une affaire judiciaire en cours d’instruction au risque de donner le signal que les justiciables ne sont pas tous égaux en droit, ce qui écorche au passage les sacro-saints droits de l’homme dont les principes servent d’alibi à l’idéologie permissive des progressistes.
Quelques heures plus tard, c’est au tour du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, pourtant diplômé en droit, de déclarer que si les manifestations « antiracistes » ne sont pas autorisées dans les faits, elles ne seront néanmoins pas sanctionnées puisque, selon ses déclarations, l’émotion dépasse les règles juridiques qui s’appliquent. Exit le bloc de constitutionnalité, les décrets, les lois, la Constitution… L’émotion par-dessus tout. Ce genre de déclaration n’a pas sa place dans un État de droit où la loi exerce sa prééminence sur le pouvoir politico-médiatique. Un système social dans lequel chacun agirait au nom de l’émotion n’a d’autre nom que l’anarchie.
Castaner s’est, une nouvelle fois, soumis à la pression médiatique, séduit par l’occasion de clamer sa vertu dans cette nouvelle vague « antiraciste » qui ne doit son existence qu’à la mise sous perfusion médiatique. Avec cette nouvelle « castarinade », le premier flic de France ne place pas sur le même plan l’émotion des Français en gilet jaune et celle des victimes autoproclamées qui défilent et pillent pour dénoncer un mirage raciste nourri du fantasme de ceux qui le combattent sans jamais pouvoir en démontrer l’omniprésence. Et pour clore la séance, le ministre de l’Intérieur a également indiqué qu’il serait « parfaitement à l’aise » à l’idée de poser un genou à terre. À défaut, ce sont nos institutions qu’il a mises à genoux.
Il y a encore quelques décennies, ces déclarations gravissimes dans la bouche de ministres auraient provoqué au mieux leur démission dans la journée, au pire un scandale au long cours. Autres temps, autres pratiques. Les Français sont noyés dans un flot continu d’informations qui empêche le citoyen de discerner le futile du grave, l’important de l’accessoire, le faux du vrai, et la médiocrité a désormais ses entrées au plus haut sommet de l’État
Source : Bld Voltaire